Les scarifications depuis les premières descriptions du xix^e siècle ont été liées aux abus sexuels. Les études récentes montrent que l’inceste est un risque de proximité des scarifications et non pas un facteur étiologique. Notre hypothèse met en avant la persistance d’un fonctionnement psychique dominé par un registre pulsionnel partiel. L’emprise, la cruauté et la pulsion scopique sont particulièrement investies et participent à une certaine spécificité dans le déroulement et les soubassements du geste scarificatoire. L’inceste frère/sœur renforce le maintien d’une logique de fonctionnement partiel au détriment de l’intégration du génital. Tout comme les pulsions partielles le destin des scarifications est multiple : elles ne peuvent être qu’un passage favorisant l’intégration du féminin, de la passivité dans les deux sexes modalité de traitement de la perte par l’emprise, elles peuvent se rigidifier dans des aménagements pervers ou la logique masochiste domine, ou bien encore elles peuvent se figer dans une compulsion qui empêche tout processus de pensée et qui laisse la jeune fille face à une déliaison mortifère que les passages à l’acte suicidaires peuvent traduire.

Since the first occurrences reported in the early 1800s, self-cutting has been associated with sexual abuse. Recent studies show that incest represents a proximity risk for self-cutting, rather than an etiological factor. Our theory demonstrates the persistence of a psychic pattern characterized by partial drives with a particular emphasis on cruelty, mastery drive, and scopic drive, which influence both the root causes for self-cutting and also the way it is inflicted. Sibling incest sustains a partial logic and therefore delays the genital maturity. As for partial drive, the evolution of self-cutting is multiple. It could be only a moment easing the coming up of femininity, or a way to deal with lost using mastery, it could become a standard part of masochist-driven perversion, or also remain as a compulsive attitude blocking any mental process, leaving the young girl exposed to a death wish that can even evolve into suicide attempts.