L'absorption du fer alimentaire constitue un facteur déterminant dans la façon dont s'effectue la couverture des besoins en fer au niveau des individus. Depuis une vingtaine d'années, un certain nombre de nutriments ou d'aliments ont été identifiés comme susceptibles de favoriser ou au contraire de diminuer l'absorption du fer alimentaire. L'effet inhibiteur du thé sur la disponibilité du fer non héminique a été mis en évidence par des études de mesure de biodisponibilité utilisant des isotopes radioactifs chez l'Homme. Cet effet inhibiteur est attribué aux flavonoïdes qu'il contient. La consommation simultanée de thé noir et d'aliments contenant du fer inhibe l'absorption du fer non héminique d'environ 60 à 70 %, indépendamment de la force du thé. La consommation de thé entre les repas inhibe l'absorption du fer non héminique d'environ 20 %. Chez les sujets dont les apports en fer héminique sont suffisamment élevés (apportés par les viandes, poissons, volailles), la consommation de thé ne devrait pas être un problème, sauf pour les groupes à risque dont les besoins en fer sont élevés (tels que les femmes enceintes ou les enfants en cours de croissance). D'une façon générale, les effets négatifs de la consommation de thé sur les réserves en fer se voient essentiellement chez les grands consommateurs de thé. Pour les sujets dont la majeure partie de l'apport en fer est sous forme non-héminique (pauvres en produits carnés), il est recommandé de consommer du thé entre les repas plutôt que pendant les repas. Si le thé fait partie du repas, il est souhaitable de consommer simultanément des sources de vitamine C et/ou des viandes, poissons et volailles. L'effet inhibiteur des flavonoïdes du thé peut être partiellement compensé par ces facteurs promoteurs.


Mots clés : Thé. , Fer. , Absorption. , Flavonoïdes. , Déficience en fer..


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