De nombreuses affections du tube digestif comportent des manifestations cutanées qui peuvent être révélatrices, ce qui en fait tout l'intérêt pour le dermatologue. À l'inverse, le gastroentérologue peut être confronté à des lésions cutanéomuqueuses pour lesquelles se pose la question d'une éventuelle relation avec une maladie digestive déjà connue ou non. Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) illustrent bien cette nécessaire collaboration entre nos deux spécialités. De fait, les manifestations cutanéomuqueuses sont parmi les plus fréquentes des atteintes extradigestives des MICI (aphtes, érythème noueux, dermatoses neutrophiliques, lésions granulomateuses spécifiques de la maladie de Crohn, manifestations carentielles, épidermolyse bulleuse acquise, psoriasis, maladie de Verneuil, etc.) et nous sommes fréquemment sollicités par nos collègues pour la gestion des effets indésirables cutanés des traitements par anti-tumor necrosis factor. D'autres exemples de cette nécessaire collaboration peuvent être cités : les infections bactériennes digestives, le syndrome de malabsorption, la dermatite herpétiforme (non traitée dans cette question), les polyposes digestives à expression dermatologique et enfin, certaines affections rares comme les maladies de Degos et de Rendu-Osler qui peuvent être révélées par des manifestations digestives parfois graves.