Lipofilling et cancer du sein : où en sommes-nous en 2015 ? - 03/11/15
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Résumé |
Introduction |
La surveillance clinique d’une patiente, après la prise en charge d’un cancer du sein, fait appel à de nombreux intervenants médicaux : le chirurgien, l’oncologue, le radiothérapeute, le gynécologue et le médecin traitant. Ce suivi est nécessaire tout au long de la vie de la patiente, permettant de dépister une éventuelle récidive du cancer. Utilisés dans notre équipe depuis 1998, les transferts graisseux dans le sein apportent le caractère naturel et souple recherché par la patiente qui souhaite se faire reconstruire. En complément des reconstructions mammaires par lambeau ou par prothèse, le lipofilling a permis de transformer les résultats esthétiques avec un très fort taux de satisfaction des patientes. Néanmoins certaines équipes ne pratiquent pas de lipofilling du sein pour des craintes carcinologiques et pour des difficultés de suivi du sein après le transfert graisseux. Aussi nous avons réalisé une revue exhaustive de la littérature sur ce sujet. Le but de cet article est d’évaluer la sécurité oncologique du lipofilling en reconstruction mammaire après cancer du sein à partir d’une revue de la littérature.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une revue de la littérature en se basant sur PubMed. Les termes (en anglais) lipofilling du sein, reconstruction mammaire, cancer du sein, et récidive ont été recherchés.
Résultats |
Les résultats de la revue de la littérature montrent que peu d’articles décrivent les récidives après lipofilling. Les études rétrospectives incluent peu de patientes. Ils étudient de multiples variables confondues : type histologique, stade, chirurgie, état des marges, délai chirurgie du cancer et du lipofilling. Nous n’avons pas retrouvé de groupe témoin correct sauf dans la série de Petit. Les suivis à distance sont relativement brefs (entre 1 et 3ans) sauf dans la série de Rigotti. Les cas de récidives après lipofilling chez des patientes présentant un carcinome in situ (CIS) extensif, dans la série de Petit, ont néanmoins fait poser la question de limiter les indications de cette technique après chirurgie pour les CIS extensifs. Les autres facteurs à prendre en compte sont l’âge de la patiente et le délai du lipofilling après la chirurgie carcinologique.
Conclusion |
Le cancer du sein est une maladie maintenant bien prise en charge tant au niveau du traitement que du suivi. Le lipofilling, après revue de la littérature, ne semble pas avoir d’impact négatif dans la récidive du cancer après transfert graisseux. Des précautions particulières concernant le délai avant la réalisation du lipofilling après le traitement carcinologique semblent néanmoins à prendre en compte dans les séquelles de traitement conservateur (bilan d’imagerie pré- et postopératoire, et délai de trois ans après le traitement oncologique) et dans les CIS extensifs (délai de deux à trois ans après le traitement oncologique). Pour ces cas particuliers, une discussion des dossiers en réunion pluridisciplinaire semble intéressante. Enfin, quelle que soit la technique de reconstruction, le suivi clinique et par imagerie reste un point important pour toute patiente traitée pour un cancer du sein afin de dépister une éventuelle récidive, et ce de façon la plus précoce possible.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
The clinical surveillance of a patient treated for breast cancer involves many specialists: a surgeon, an oncologist, a radiotherapist, a gynecologist, and a general practitioner. The patients diagnosed with breast cancer will require regular clinical examination in order to identify possible recurrences. In our team, fat grafting has been used since 1998 for breast reconstruction because its results are natural breasts. Usually used as an adjuvant for flap or implant breast reconstruction, the lipofilling increases the aesthetic result and has a high satisfaction rate among patients. Despite of this advantage, some teams do not use lipofilling in patients with breast cancer history, because of doubts about oncology safety and screening difficulty. We performed an extensive review of the literature available regarding this subject. The purpose of this article is to evaluate the oncology safety of lipofilling in breast reconstruction after breast cancer.
Material and method |
A literature review was undertaken using PubMed. The key words searched were: breast lipofilling, breast reconstruction, breast cancer, and recurrence.
Results |
The results of the literature review showed a reduced number of articles reporting recurrence after lipofilling. The retrospective studies included few patients and searched for multiple variables: histological type, stage, surgery, marginal invasion, distance between cancer surgery and lipofilling. In our research, we found no correct control group, except the series of Petit. The follow-up is relatively short (between 1 and 3years), except for the series of Rigotti. The recurrence cases after lipofilling in patients with extensive in situ carcinoma, in the series of Petit, raised the problem to be cautious with lipofilling after extensive in situ carcinoma. Other factors involved are the age of the patient and the distance between the cancer surgery and the lipofilling.
Conclusion |
Breast cancer is a disease that is well managed regarding treatment and follow-up. After reviewing the available literature, we consider that the lipofilling does not have a negative impact on the recurrence of breast cancer. There are however several precautions that must be taken into account in the sequelae of the conservative treatment (image exam before and after surgery, 3years delay of the procedure after the oncology treatment) and in the extensive in situ carcinoma. For this particular case of breast reconstruction using lipofilling, a multidisciplinary discussion of the reconstruction options might be a reasonable approach. It is important that the patients treated for breast cancer continue a clinical and imaging exam regardless of the breast reconstruction method, in order to identify a possible relapse as early as possible.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Transfert graisseux, Lipofilling, Reconstruction mammaire, Séquelles de traitement conservateur, Cancer, Récidive
Keywords : Fat grafting, Lipofilling, Breast reconstruction, Breast conservative surgery, Cancer, Recurrence
Plan
Vol 44 - N° 9
P. 812-817 - novembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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