Effets du travail des muscles inspiratoires via le Threshold IMT® au sein d’une population de personnes âgées et saines - 17/11/15
Effect of inspiratory muscle training with Threshold IMT® in elderly people
Résumé |
Problématique |
Étant donné le vieillissement croissant de la population et les effets de celui-ci sur la rigidité thoracique ainsi que sur les structures pulmonaires, une prise en charge spécifique pourrait s’avérer bénéfique. Différentes modalités existent pour lutter contre les répercussions de l’âge.
Objectif |
Cette étude vise à évaluer l’efficacité d’un entraînement des muscles inspiratoires avec l’utilisation du Threshold IMT® sur l’ampliation thoracique, les volumes et les pressions pulmonaires chez des personnes âgées (>60ans) et non atteintes de pathologie pulmonaire.
Patients |
Cette étude randomisée contrôlée s’est étalée sur 4 semaines et a inclus 16 personnes âgées saines par groupe. Le Threshold IMT® (Respironics, États-Unis) a été utilisé pour le renforcement. L’ampliation thoracique a été mesurée avec un mètre ruban. Une spirométrie et une mesure des pressions inspiratoires ont été réalisées avec un spiromètre Pocket Spiro® (MEC, Belgique).
Méthode |
Nous nous sommes inspirés du protocole d’une étude similaire [1 ]. Chaque jour, les participants ont été invités à utiliser le Threshold IMT® sous supervision d’un kinésithérapeute entraîné. Le nombre de série a commencé avec 8 fois 5 inspirations la première semaine et a augmenté jusqu’à 10 fois 6 inspirations la dernière semaine. La résistance de départ a été déterminée en fonction de la pression inspiratoire maximale (PIMax) des patients (=50 % de PIMax). Par ailleurs, la résistance a été progressivement augmentée au fil des semaines. Les mesures de volumes, capacités et pressions pulmonaires et l’ampliation thoracique ont été mesurées à j1 et à j28 (Fig. 1).
Résultats |
Trente-deux participants ont été inclus et répartis dans deux groupes (expérimental [A] et contrôle [B]). Les résultats montrent une augmentation à tendance significative de l’ampliation thoracique supérieure (axillaire) (3,59±2,09cm [j1] vs 4,57±2,17cm [j28] [p=0,089]). Par contre, il n’y a pas de modification de l’ampliation thoracique inférieure (xiphoïdien), ni de la force musculaire respiratoire, ni des paramètres spirométriques à 28j.
Grands axes de la discussion |
L’augmentation de la force musculaire inspiratoire (38 %) a bien eu lieu dans notre étude, mais est non significative (p=0,259). Cette amélioration est loin d’être négligeable, surtout en comparant les résultats significatifs des autres études similaires.
Les limites de cette étude pourraient, entre autre, porter sur la difficulté d’interprétation des modifications de la mécanique respiratoire du fait de la variabilité importante des valeurs de référence et du comportement chez les sujets âgés. La taille de l’échantillon, la durée et l’intensité du protocole de renforcement sont des limitations à l’étude. Il faudrait également prévoir un temps d’apprentissage du Treshold IMT®.
Conclusion |
Un renforcement musculaire inspiratoire de courte durée et d’intensité progressive, via le Threshold IMT®, n’a pas montré d’augmentation significative des valeurs de force musculaire inspiratoire, de spirométrie ni d’ampliation thoracique en comparant un groupe expérimental à un groupe témoin pour des personnes âgées et saines. Même si le seuil de signification n’est pas atteint au niveau de la force musculaire inspiratoire, le gain très élevé par rapport aux autres études justifie de considérer l’intérêt du réentraînement des muscles inspiratoires.
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Vol 15 - N° 168
P. 23 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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