Rhabdomyolyse liée à une hypokaliémie par intoxication chronique à la glycyrrhizine - 22/11/15
Résumé |
Introduction |
Les rhabdomyolyses par hypokaliémie liées à une intoxication par la glycyrrhizine sont rares. Nous en rapportons un cas.
Observation |
Un homme de 36ans est hospitalisé pour une tétraparésie associée à des crampes musculaires. Dans les jours précédents, il a présenté une bronchite asthmatiforme pour lequel il a pris de la prednisolone à 60mg et de l’amoxicilline. On note un antécédent de colique néphrétique par lithiase urinaire. À l’admission, il est hypertendu à 174/116, tachycardie à 111, et présente des douleurs musculaires intenses diffuses. Les réflexes ostéotendineux sont normaux, le testing musculaire note une parésie à 3/5 prédominant sur les muscles proximaux. L’électrocardiogramme montre un aplatissement des ondes T sans ondes U. Les examens biologiques réalisés à l’entrée révèlent une hypokaliémie à 2,6mmol/L, une rhabdomyloyse avec des CPK à 942 (N<190UI), un potassium urinaire non verrouillé à 51mmol/L et une créatinine normale. On ne trouve pas d’autres étiologies de myopathies : normalité du bilan thyroïdien, bilan infectieux et immunologique négatifs. Le taux de l’acide glycyrrhizique est à 2,5ng/mL, dosé cependant 48h après l’admission. La supplémentation potassique intraveineuse s’accompagne d’une spectaculaire amélioration clinique avec disparition de tous les signes musculaires et normalisation du testing en moins de 24heures. Le contrôle réalisé 7jours plus tard retrouve une kaliémie normale, une poursuite de la décroissance des CPK et une régression des signes cliniques. C’est l’interrogatoire qui permet de faire le diagnostic et retrouve une consommation quotidienne abondante de car en sac, soit 8g/j d’acide glycyrrhizique depuis des années, le patient étant propriétaire d’un magasin de bonbons. Un mois après l’arrêt, le patient est asymptomatique, avec régression de l’hypokaliémie, de l’HTA et normalisation des CPK.
Discussion |
La glycyrrhizine est classiquement responsable d’une HTA. Plus rarement, elle peut être responsable d’hypokaliémie, d’œdème périphérique ou pulmonaire, voire de rhabdomyolyse parfois importante en rapport avec l’hypokaliémie.
Conclusion |
L’interrogatoire reste primordial pour faire le diagnostic d’intoxication à la glycyrrhizine.
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Vol 36 - N° S2
P. A203-A204 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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