Porocarcinome eccrine chez les patients greffés d’organe - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les patients greffés d’organe (GO) ont un risque plus élevé de développer des cancers cutanés. Cependant, peu de données existent sur le risque de développer des tumeurs rares, comme des porocarcinomes eccrines (PCE). Le but de notre étude a été d’établir la prévalence et les caractéristiques des PCE chez les GO.
Matériel et méthodes |
Nous avons effectué une étude rétrospective sur notre cohorte de GO. Chaque patient de notre registre avec un diagnostic de PCE a été sélectionné. Les données ont été collectées dans le dossier de dermatologie du patient.
Observations |
Entre 1991 et 2014, 4466 GO ont développé 4300 tumeurs cutanées. Quatre PCE ont été diagnostiqués chez 4 hommes, correspondant à 0,09 % de toutes les tumeurs cutanées. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 65ans, et le délai moyen de survenue après la greffe de 15ans. Trois PCE sont survenus sur des zones photo-exposées (1 sur la tête, 1 sur le coude et 1 dans le dos chez un agriculteur) ; ils étaient associés à d’autres cancers cutanés (9 carcinomes épidermoïdes, 12 maladies de Bowen, 3 carcinomes basocellulaires, 1 carcinome basosquameux, 7 kératoses actiniques). Tous les PCE sont survenus de novo. Un PCE est apparu sur le talon d’un patient de phototype VI, sans autre cancer cutané associé. Chez deux patients, le PCE a eu une évolution agressive (récidive locale dans les 2 cas, suivie dans un cas de métastases viscérales avec évolution fatale). Le traitement de première intention a été l’exérèse chirurgicale, associée à une minimisation de l’immunosuppression dans 1 cas. Le patient avec la récidive locale a été perdu de vue et est décédé 7ans plus tard d’une autre cause. Le patient avec évolution métastatique a été traité par une deuxième exérèse chirurgicale large, puis par chimiothérapie.
Discussion |
La prévalence des PCE dans la population générale est estimée à 0,005 % de toutes les tumeurs cutanées. Elle semble donc être augmentée chez les GO, même si la faible incidence des PCE et l’absence de données démographiques précises rendent difficiles l’évaluation de l’ampleur de cette augmentation. Contrairement aux données dans la population générale, chez les GO, les PCE semblent survenir majoritairement de novo, et en zone photo-exposée. Ceci est très probablement expliqué par le rôle inducteur important des ultraviolets et de l’immunosuppression dans cette population.
Conclusion |
Nos données suggèrent que les GO ont un risque accru de développer des PCE, qui surviendraient de novo et en zone photo-exposée dans cette population. De larges cohortes multicentriques sont nécessaires pour mieux préciser les caractéristiques clinico-pathologiques des PCE chez les GO.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Greffe d’organe, Immunosuppression, Porocarcinome eccrine, Carcinome annexiel
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S421 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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