Prise en charge hospitalière des patients atteints d’érysipèle : mise en place et évaluation d’un protocole d’antibiothérapie dans le service de dermatologie du CHU d’Amiens - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Les recommandations sur l’antibiothérapie sont bien codifiées pour les érysipèles typiques, mais le sont en revanche beaucoup moins pour les autres formes plus sévères où le choix des antibiotiques (ATB) varie selon les services et les habitudes de chaque prescripteur. Notre objectif était de mettre en place des schémas d’antibiothérapie (« protocole ») afin d’homogénéiser les pratiques et de limiter le mésusage de certains ATB.
Matériel et méthodes |
De juin à décembre 2013, les patients hospitalisés dans le service de dermatologie pour érysipèle ont été traités selon 8 schémas d’antibiothérapie écrits en collaboration avec les infectiologues, prenant en compte la présence de signes de gravité, de comorbidités, d’allergies et d’une plaie chronique comme porte d’entrée. Les données cliniques ont été comparées avec celles des patients hospitalisés pour érysipèle de juin à décembre 2012. Le critère de jugement principal était le pourcentage de patient guéris sans complications ni rechute ni recours à une 2e ligne d’antibiothérapie. L’autre critère principal d’évaluation était le pourcentage d’utilisation d’ATB à large spectre, les critères secondaires étaient la durée moyenne de séjour (DMS) et le coût moyen de l’antibiothérapie par patient.
Résultats |
Avec cette nouvelle prise en charge, les patients guéris sans complications ni rechute ni recours à une 2e ligne d’antibiothérapie étaient plus nombreux (83 % vs 67 % ; p=0,057), la durée de l’antibiothérapie était raccourcie de 1jour et la DMS de 0,7jour. Le recours aux ATB à large spectre était significativement moins fréquent (8,5 % vs 34 % ; p=0,002).
Discussion |
L’application de notre protocole amenait donc à une prise en charge des érysipèles au moins aussi efficace que les pratiques antérieures, il permettait aussi de réduire significativement l’utilisation d’ATB à large spectre tout en raccourcissant légèrement la durée totale de l’antibiothérapie. Par ailleurs, en diminuant l’utilisation de forme prolongée intraveineuse d’ATB et la nécessité de recourir à une deuxième ligne d’antibiothérapie, il a permis de réduire sensiblement la DMS, ce qui a eu un impact non négligeable sur les dépenses de santé du service compte tenu de la fréquence de cette pathologie.
Conclusion |
La mise en place de schémas d’antibiothérapie de première intention dans les érysipèles en milieu hospitalier présente plusieurs intérêts. Ils pourraient constituer une aide appréciable à la prise de décision thérapeutique pour les praticiens hospitaliers intervenant dans leur prise en charge, en prenant en compte la présence de signes de gravité et l’adaptation posologique. Dans le même temps, ils pourraient participer à prévenir les résistances bactériennes en limitant l’usage des ATB à large spectre.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antibiothérapie, Érysipèle, Hospitalisation, Protocole thérapeutique
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S434 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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