Augmentation croissante du risque de mélanome après greffe d’organe - 27/11/15
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Résumé |
Introduction |
L’augmentation du risque relatif (RR) de mélanome chez les greffés d’organe (GO) a été longtemps discutée et est actuellement estimée à 2,4. Ayant constaté une augmentation récente du nombre de mélanomes post-greffe en consultation, nous avons cherché à mieux définir ses caractéristiques dans cette population.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective monocentrique recensant les cas de mélanome (MM) post-greffe à partir du registre dermatologique des GO suivis à notre consultation de 1991 à 2015. Les données ont été analysées en tenant compte des dates de greffe et de diagnostic du MM. Le RR par rapport à la population générale a pu être calculé à partir des registres de transplantation pour les greffés rénaux depuis 2005 et cardiaques depuis 1979.
Résultats |
En 2015, 53 MM chez 49 patients ont été observés parmi les 4510 GO vus en 25ans, (incidence cumulée : 1,09 %), alors qu’en 2007, le registre ne comprenait que 11 cas/2980 GO (0,37 %). Parallèlement, le taux de GO avec carcinome spinocellulaire est resté stable dans le temps (14 %). La moyenne d’âge d’apparition du 1er MM était de 60,1ans (19–80) et le délai d’apparition après la greffe de 9,8ans (3 mois–31,4ans). Soixante-six pour cent des MM étaient invasifs de faible épaisseur (≤1mm) et le sous-type histologique le plus fréquent était le SSM (« Superficial Spreading Melanoma »). Seuls 2 patients sont décédés de MM. Les patients avec MM greffés à partir de 1999 avaient un âge de greffe plus élevé (54,9ans versus 44,6ans, p=0,0038), un délai d’apparition post-greffe du MM plus bref (47 vs 189 mois, p<0,0001) et moins d’antécédents de rejets (p=0,0383) qu’avant 1999. Les calculs d’incidences ont montré un RR de mélanome de 4,33 (IC 95 % 1,48–9,43) chez les 1182 greffés cardiaques et de 4,52 (IC 95 % : 1,65–9,83) chez les 1102 greffés rénaux.
Discussion |
Il semble bien exister une augmentation récente de l’incidence de MM post-greffe, dont le taux a globalement triplé en moins de 10ans dans notre cohorte. Plusieurs facteurs pourraient être en cause, comme l’augmentation de l’incidence des MM dans la population générale (de 8,1/100 000 personnes-années en 2000 en France à 10,9 en 2012) et l’augmentation de l’âge de greffe. Les modifications des régimes immunosuppresseurs, notamment l’utilisation en routine du mycophénolate mofétil à partir de 1997, pourraient intervenir par une immunosuppression plus forte, illustrée par le taux plus faible de rejet aigu observé actuellement.
Conclusion |
L’augmentation récente du risque de MM chez les GO doit être prise en compte dans le dépistage des cancers cutanés des GO, jusqu’ici focalisé surtout sur les carcinomes et nécessite une observation à plus long terme. Bien que la plupart des MM soit de bon pronostic, ils doivent déclencher en plus de la prise en charge habituelle une révision du traitement immunosuppresseur.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Greffe d’organe, Immunosuppresseurs, Mélanome, Transplantation
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S438-S439 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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