Perturbations du bilan hépatique chez les patients hospitalisés pour poussée de psoriasis : prévalence et facteurs associés - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Il existe peu de données épidémiologiques sur les perturbations du bilan hépatique (BH) dans le psoriasis. L’objectif de l’étude était de déterminer la prévalence et les facteurs associés aux perturbations du BH au cours des poussées de psoriasis.
Matériel et méthodes |
Étude multicentrique rétrospective sur 4 CHU français, concernant les patients hospitalisés pour poussée de psoriasis entre le 01/01/2010 et le 31/12/2011. La population témoin était constituée de patients hospitalisés pour eczéma durant la même période. Les facteurs connus de perturbations du BH (pathologie hépatique connue, exogénose, hépatite virale regroupés sous le terme « hépatopathie », obésité, diabète), le type de psoriasis, les traitements reçus étaient recueillis à partir du dossier. Les patients étaient classés comme ayant des perturbations du BH si transaminases et/ou PAL>1N et/ou GGT>2N. La prévalence des perturbations du BH était estimée et comparée à celle du groupe témoin. Les facteurs associés aux perturbations du BH au seuil p≤0,05 étaient retenus pour le modèle final (régression logistique multivariée), les Odds Ratio (OR) étaient calculés.
Résultats |
Deux cent quarante patients psoriasis étaient inclus, âgés en moyenne de 55ans (±17,6), 155 (64,6 %) d’hommes, 192 (80 %) psoriasis en plaques, 52 (21,6 %) psoriasis pustuleux localisé (32) ou généralisé (PPG, 20). La population témoin comprenait 46 patients âgés en moyenne de 41,7ans, 65 % d’hommes. La prévalence des perturbations du BH dans la population psoriasis était de 36 % (IC 95 % 30–42 ; n=86) significativement plus élevée que pour la population témoin estimée à 17 % (IC 95 % 9,5–25 ; p=0,006). En analyses multivariées, un psoriasis en plaque (OR=3,8 ; IC 95 % 1,5–9,7 ; p=0,005), un psoriasis pustuleux (OR=3,8 ; IC 95 % 1,4–10,3 ; p=0,008) et une hépatopathie (OR=3,9 ; IC 95 % 2–7,5 ; p<10−4) étaient indépendamment associés à une perturbation du BH. Il n’y avait pas d’association avec les traitements anti-psoriasiques, ni avec les facteurs de risque de syndrome métabolique.
Discussion |
La fréquence des perturbations du BH chez les patients atteints de psoriasis apparaît plus élevée que chez les patients atteints d’eczéma, sans lien avec les médicaments. Les élévations du BH sont associées, d’une part, aux hépatopathies sous-jacentes, constituant une validation interne de l’étude, d’autre part, à une forme clinique de psoriasis en plaques ou pustuleuse. Ainsi le psoriasis, en tant que maladie inflammatoire chronique, pourrait être un facteur de risque indépendant de stéatose ou être à l’origine d’une atteinte spécifique des voies hépatobiliaires, comme décrit dans le PPG.
Conclusion |
Les perturbations du BH sont fréquentes au cours des poussées de psoriasis. Les hypothèses étiologiques seraient liées à la maladie elle-même (stéatose ou cholangite) plutôt qu’à un cofacteur médicamenteux. L’arrêt des thérapeutiques anti-psoriasiques dans ce contexte est le plus souvent injustifié.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Bilan hépatique, Cholangite, Hépatopathie, Médicaments, Psoriasis
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S497 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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