Efficacité du lenalidomide (Revlimid®) dans un cas d’infiltrat lymphocytaire cutané de Jessner-Kanof réfractaire - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
L’infiltrat lymphocytaire cutané de Jessner-Kanof (ILCJK) se manifeste par des papules érythémateuses annulaires ou arciformes de la partie supérieure du tronc et des bras. Il s’agit d’un infiltrat lymphocytaire périvasculaire et périannexiel sans modification épidermique, sans bande lupique et sans auto-anticorps décelable. Certains considèrent cette entité comme une variante dermique du lupus érythémateux, le lupus tumidus. La thalidomide est reconnu comme efficace dans des lupus cutanés ou des ILCJK réfractaires aux traitements conventionnels. Le lenalidomide est un analogue du thalidomide développé pour le traitement du myélome multiple. Comparé au thalidomide, il semble moins toxique, surtout en terme de neuropathie. Certaines études suggèrent l’emploi du lenalidomide comme alternative au traitement du lupus cutané réfractaire. Nous reportons le premier cas de réponse favorable au lenalidomide chez un patient souffrant d’ILCJK réfractaire.
Observations |
Un patient de 73ans souffrait depuis 9ans d’un ILCJK confirmé par biopsie cutanée avec une anamnèse auto-immune et recherche d’auto-anticorps itérative négative. Il était en échec de multiples traitements : hydroxychloroquine±quinacrine, néotigason, méthotrexate, dapsone, azathioprine. Un essai de thalidomide avait permis une bonne réponse clinique mais l’apparition de signe de neuropathie modérée avait nécessité son arrêt. Du fait de son analogie au thalidomide avec une neurotoxicité moindre, le lenalidomide était prescrit à la dose de 5mg/jour. On observait une résolution de 50 % des lésions cutanées dès 3 semaines de traitement et une guérison complète à 8 semaines, sans signe de neuropathie. Trois mois après le début du traitement, l’apparition d’une thrombopénie modérée (100 G/L) mais persistante a malheureusement imposé l’arrêt du traitement avec une récidive cutanée quasi-immédiate.
Discussion |
L’utilisation du lenalinomide a été rapportée dans 2 cas de lupus tumidus, mais nous rapportons le premier cas d’efficacité dans un ILCJK. Comme rapporté dans le lupus cutané, la thalidomide et le lenalinomide semblent avoir la même efficacité. Les récurrences sont fréquentes à l’arrêt des 2 médicaments, suggérant la nécessité d’un traitement de maintenance. Concernant les effets secondaires, la neuropathie ou la thrombose veineuse profonde sont plus fréquentes avec la thalidomide, alors que le lenalidomide est plus souvent responsable de myélotoxicité ou de toxidermie médicamenteuse. Notre cas souligne ces particularités avec le développement d’une neuropathie sous thalidomide puis d’une myelotoxicité sous lénalinomide sans signe d’aggravation de la neuropathie.
Conclusion |
Le lénalidomide est une alternative thérapeutique à considérer dans les cas d’ILCJK réfractaires. Des études plus larges sont cependant nécessaires pour préciser le rôle et la toxicité de cette molécule dans cette indication.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Jessner-Kanof, Lénalidomide, Lupus cutané
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S557 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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