Les ulcères non veineux sont majoritairement de type artériel et donc secondaires à une artériopathie oblitérante des membres inférieurs ou correspondent à une angiodermite nécrotique. Ces deux affections se développent sur un terrain épidémiologique où les principaux facteurs de risque sont les facteurs de risque cardiovasculaires parmi lesquels, l’obésité.

Cette étude épidémiologique descriptive porte sur les patients admis en secteur d’hospitalisation complète ou de jour au CHU de Saint-Étienne de décembre 2000 à décembre 2011 avec un diagnostic principal d’ulcère « autre », c’est-à-dire non veineux. L’étude Obépi 2012 nous a servi de référentiel à propos des IMC moyens dans la population générale en France en 2012.

Sur la période citée, nous avons comptabilisé 28621 admissions dont 1736 pour ulcères non veineux. Après suppression des données inexploitables et élimination des doublons, nous avons utilisé les données de 497 patients parmi lesquels 150 (30,2 %) ont un IMC ≥ 30 contre 15 % dans la population générale. Trois patients (0,6 %) avaient moins de 34ans pour un poids moyen de 67kg avec 2 femmes pour 1 homme. Treize patients (2,6 %) avaient entre 35 et 44ans pour un poids moyen de 72,4kg, avec 4 femmes pour 9 hommes. Quinze patients (3 %) avaient entre 45 et 54ans pour un poids moyen de 77,2kg, avec 6 femmes pour 9 hommes. Quarante-trois patients (8,65 %) avaient entre 55 et 64ans pour un poids moyen de 84,9kg, avec 18 femmes pour 25 hommes. Quatre cent vingt-trois patients (85,11 %) avaient plus de 65ans pour un poids moyen de 69,9kg, avec 265 femmes pour 158 hommes. Les patients porteurs d’ulcères non veineux avaient un IMC moyen plus élevé que la population générale de 45 à 64ans. Tandis que les patients de plus de 65ans et de moins de 45ans avaient un IMC moyen similaire à celui de la population générale voire inférieur.

Aucune tendance n’était révélée par l’étude de l’IMC moyen en fonction du sexe. On constatait une augmentation de la proportion de femmes au cours du temps avec 30,7 % entre 35 et 44ans puis 40 %, 41,8 % et 62,6 % après 65ans. Les hommes jeunes étaient donc plus souvent atteints d’ulcères non veineux que les femmes du même âge.

Le surpoids et l’obésité semblent être associés aux ulcères non veineux chez les patients de 45 à 64ans. Mais chez les personnes de plus de 65ans, l’âge est un facteur de risque à part entière (85,11 % des patients de cette étude ont plus de 65ans) puisqu’il favorise l’athérosclérose.

L’âge et le sexe étant des facteurs de risque cardiovasculaires non modifiables, une prévention efficace des ulcères non veineux semble se baser sur la perte de poids ou sur le maintien d’un IMC<30.