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Efficacité du cidofovir intraveineux pour des condylomes ano-génitaux dans un contexte d’immunodépression multifactorielle - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.406 
R. Blaizot , P. Biscay, S. Guillet, A.-S. Dutkiewicz, A.L. Pham-Ledard, M. Beylot-Barry
 Dermatologie, CHU de Bordeaux, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

La prévalence, la sévérité et la résistance aux traitements des infections à papillomavirus humain (HPV) sont majorées chez les patients immunodéprimés. Nous rapportons le succès du cidofovir intraveineux (IV) dans le traitement de condylomes ano-génitaux profus au cours d’une immunodépression sévère multifactorielle.

Observations

Un homme de 63ans était suivi depuis 2011 pour un mycosis fongoïde initialement en plaques, puis d’évolution tumorale cutanéo-ganglionnaire avec transformation cytologique en 2014, traité successivement par gemcitabine, doxorubicine liposomale et CHOP puis par bendamustine devant la progression tumorale et l’association à une leucémie lymphoïde chronique de stade A. Il existait une immunodépression à la fois cellulaire (hypogammaglobulinémie) et humorale (154 CD4/mm3) liées à ces lymphoproliférations et aux traitements, déjà responsable de multiples épisodes de folliculites et furoncles à staphylocoque. À la troisième cure de bendamustine, apparaissaient de manière explosive des lésions papillomateuses du pli interfessier, du scrotum et de la racine des cuisses. La biopsie cutanée confirmait le diagnostic de condylomes avec en PCR un HPV de génotype 45 (haut risque oncogène). Un traitement par 4 cures de cidofovir intraveineux à 5mg/kg/j, à 15jours d’intervalle, était alors réalisé. Une régression de plus de 50 % des lésions était observée après 2 cures, une quasi-disparition après 4 cures. Un traitement des lésions résiduelles par laser CO2 était envisagé.

Discussion

Le succès du cidofovir intraveineux a été ponctuellement rapporté dans des infections à HPV, consistant en des verrues profuses chez des patients le plus souvent immunodéprimés : infection par le virus de l’immunodéficience humaine (n=2), psoriasis traité par efalizumab (n=1), syndrome myélodysplasique (n=1), enfant de 11ans immunocompétente (n=1), papillomatose laryngée juvénile (n=1). La majorité des publications utilisant le cidofovir dans les verrues et condylomes concerne sa forme topique voire intralésionnelle, qui n’est plus disponible en France et n’aurait pas été suffisante, au moins en monothérapie chez notre patient.

En cas d’échec aurait pu être discuté le recours à une vaccination anti-HPV qui peut avoir un intérêt dans ce contexte même si elle ne concerne pas le type d’HPV impliqué ici, comme cela a pu être rapporté. Chez notre patient, la stabilité de la lymphopénie et de l’hypogammaglobulinémie écarte le rôle d’une éventuelle restauration immunitaire dans la régression des condylomes.

Conclusion

Le cidofovir IV est une option thérapeutique importante dans le traitement des infections à HPV sévères ou récidivantes, notamment chez des patients immunodéprimés. Il reste nécessaire d’effectuer une prémédication par probénécide, et une surveillance clinique et biologique des effets secondaires rénaux, digestifs et cutanés.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Cidofovir, Condylomes ano-génitaux, HPV, Immunodépression, Leucémie lymphoïde chronique, Mycosis fongoïde


Plan


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Vol 142 - N° 12S

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