S'abonner

Adiaspiromycose cutanée localisée mimant une tuberculose verruqueuse du nez - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.409 
E. Bahloul 1, , H. Chaabane 1, S. Charfi 2, S. Néji 3, I. Chami 1, T. Boudawara 2, A. Ayedi 3, M. Mseddi 1, H. Turki 1
1 Service de dermatologie, CHU Hédi Chaker, Sfax, Tunisie 
2 Laboratoire d’anatomie et de cytologie pathologique, Sfax, Tunisie 
3 Laboratoire de parasitologie, CHU Habib Bourguiba, Sfax, Tunisie 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’adiaspiromycose est une pathologie ubiquitaire chez les rongeurs et les petits animaux sauvages. Elle est due à des champignons saprophytes du sol et est rarement diagnostiquée chez l’homme. Nous rapportons un cas d’une adiaspiromycose.

Observations

Un homme de 57ans, originaire du centre tunisien, consultait pour des lésions verruqueuses du nez évoluant progressivement depuis 7 mois sans notion de traumatisme. À l’examen, il avait 3 lésions nodulaires contiguës, érythémateuses, à surface verruqueuse avec une bordure serpigineuse, au niveau de l’aile droite et de la pointe du nez. Les prélèvements bactériologiques et mycologiques étaient négatifs. L’étude histologique d’une biopsie mettait en évidence une hyperplasie pseudo-épithéliomateuse de l’épiderme, des micro-abcès à polynucléaires neutrophiles avec présence de nombreuses cellules géantes multinucléées donnant un aspect granulomateux. Il n’y avait pas de nécrose caséeuse. Les colorations (Ziehl-Neelsen, PAS, Grocott) étaient négatives. L’intradermoréaction à la tuberculine était phlycténulaire mais la recherche de BK dans les crachats et les urines était négative. La radiographie pulmonaire était sans anomalies. Un traitement antituberculeux était prescrit dans l’hypothèse diagnostique d’une TV avec amélioration initiale. L’évolution après 6 mois de traitement était marquée par l’extension des lésions amenant à refaire l’examen histologique qui montrait une inflammation microabcédante et granulomateuse avec présence d’éléments ronds à paroi épaisse positifs aux colorations de PAS et Grocott. Les explorations mycologiques (examen direct, culture et étude moléculaire) ont conclu à une AC et le patient était traité par itraconazole 100mg par jour pendant 6 mois avec cicatrisation complète des lésions.

Discussion

L’adiaspiromycose survient essentiellement chez des patients immunodéprimés. La contamination se fait probablement par inhalation de spores fungiques. La localisation pulmonaire est la plus décrite. La localisation cutanée est extrêmement rare et elle est souvent associée à une adiaspiromycose disséminée. Seuls 3 cas d’AC localisée ont été décrits. L’origine géographique, l’aspect clinique et histologique des lésions, la négativité de l’examen mycologique initial dans notre cas nous ont orientés vers une TV. L’amélioration initiale sous antituberculeux est mal expliquée. Les cas d’AC cutanées localisées décrits dans la littérature étaient traités par exérèse chirurgicale (2 cas) et fluconazole par voie orale associée à un traitement local par ciclopirox (1 cas). D’après notre observation, l’utilisation de l’itraconazole dans l’AC localisée peut donner d’excellents résultats.

Conclusion

L’AC cutanée localisée est une dermatose infectieuse méconnue dont le diagnostic a nécessité un suivi long et des explorations répétées.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Adiaspiromycose cutanée, Itraconazole, Tuberculose verruqueuse


Plan


 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


© 2015  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 142 - N° 12S

P. S617 - décembre 2015 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Phaeo-hyphomycose cutanée de l’immunodéprimé : à propos de deux cas
  • R. Gounot, G. Monsel, R. Calin, A. Fekkar, C. Hussenet, E. Fourniols, B. Lafon-Desmurs, R. Rousseau, I. Meyer, E. Caumes, C. katlama, S. Jaureguiberry, V. Martinez
| Article suivant Article suivant
  • Treponema pallidum pertenue et ulcération génitale, une nouvelle MST ?
  • P. Grange, C. Gaudin, M. Janier, N. Benhaddou, N. Dupin

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.