S'abonner

Efficacité de l’anakinra au cours d’un pyoderma gangrenosum - 27/11/15

Doi : 10.1016/j.annder.2015.10.466 
M. Acquitter 1, , T. Marhadour 2, I. Kupfer-Bessaguet 3, A. Saraux 2, P. Plantin 4
1 Dermatologie, centre hospitalier de Quimper, France 
2 Rhumatologie, CHRU de Brest, France 
3 Dermatologie, centre hospitalier de Niort, France 
4 Centre hospitalier de Quimper, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’anakinra est un antagoniste des récepteurs de l’interleukine 1 (Il-1). Le pyoderma gangrenosum (PG) est une maladie idiopathique inflammatoire classée dans les dermatoses neutrophiliques. Nous rapportons le premier cas, à notre connaissance, de PG rapidement amélioré par l’anakinra, au cours d’un rhumatisme psoriasique.

Observation

Une femme de 46ans se présentait avec un large ulcère creusant et douloureux du membre inférieur gauche. Elle était suivie depuis l’âge de 7ans pour un psoriasis, et depuis l’âge de 18ans pour un rhumatisme psoriasique avec polyarthrite symétrique, destructrice, périphérique et axiale à type de sacroiléite. Elle était traitée par méthotrexate. L’ulcère était creusant avec une bordure irrégulière et un pourtour érythémateux et induré. La patiente n’avait ni fièvre, ni adénopathie, ni signes généraux. L’échographie-doppler ne trouvait pas de signes d’insuffisance veineuse ou artérielle. Les cultures microbiologiques étaient négatives. La biopsie d’une berge trouvait un infiltrat dermique chronique de cellules inflammatoires à prédominance de polynucléaires neutrophiles, sans signes de vascularite. Le diagnostic de PG était retenu. L’évolution de l’ulcère était rapide malgré une corticothérapie orale et l’augmentation du méthotrexate, puis un traitement par dapsone et une corticothérapie par voie intraveineuse. L’ulcère continuait de progresser après 4 mois d’anti-TNF alfa (étanercept) puis 6 mois d’inhibiteur de l’Il12-23 (ustékinumab). Le PG s’étendait sur presque toute la hauteur de la jambe, de façon circonférentielle, avec une mise à nu des tendons. Finalement, un traitement par anti-Il1, anakinra, était débuté et une amélioration était constatée au bout de 15jours, avec l’apparition de zones de bourgeonnement. Le traitement était interrompu quelques mois pour la prise en charge d’un abcès à pyogène dorsal puis repris ; le PG est toujours en voie de cicatrisation au bout de 15 mois de traitement.

Discussion

Le PG est fréquemment associé aux maladies inflammatoires du tube digestif (MICI), pathologies rhumatologiques, cancer ou à des syndromes rares comme le syndrome arthrites, pyoderma gangrenosum et acné (PAPA). Son traitement reste empirique et consiste souvent en une corticothérapie générale. Récemment, les traitements anti-TNF alpha ont montré une certaine efficacité chez quelques patients. L’anakinra est utilisé dans les maladies auto-inflammatoires et dans la polyarthrite rhumatoide, mais a aussi été essayé dans de multiples indications. Son efficacité a été rapportée pour le traitement d’un pyoderma gangrenosum au cours d’un syndrome PAPA, mais aussi un cas d’échec chez une patiente suivie pour MICI.

Conclusion

Le traitement par anakinra a dans notre cas montré une efficacité intéressante après l’échec de multiples traitements, même s’il reste d’utilisation exceptionnelle pour le traitement du PG.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Anakinra, Pyoderma gangrenosum, Rhumatisme psoriasique


Plan


 Iconographie disponible à l’adresse : JDP2015iconographies.pdf.


© 2015  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 142 - N° 12S

P. S645 - décembre 2015 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Efficacité partielle du sirolimus dans un cas de morphée profonde pansclérotique avec fasciite
  • J. Roux, L. Frumholtz, T. Bounfour, A. Saussine, M. Bagot, F. Cordoliani, M. Rybojad, J.-D. Bouaziz
| Article suivant Article suivant
  • Mécanismes d’augmentation de la créatinine plasmatique sous vemurafenib chez les patients ayant un mélanome avancé
  • C. Hurabielle, E. Pillebout, T. Stehle, C. Pagès, J. Roux, P. Schneider, S. Chevret, C. Chaffaut, S. Mourah, N. Basset-Seguin, E. Vidal-Petiot, M. Flamant, C. Lebbé

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.