Diastasis scapho-lunaire bilatéral. Situation post-traumatique ou congénitale ? - 04/12/15
Résumé |
Les pseudodissociations scapho-lunaires bilatérales sont méconnues de la littérature. Le problème se pose lorsqu’un patient consulte pour un poignet douloureux chronique avec diastasis et DISI bilatéraux.
Cette étude rétrospective intéressait les patients adressés dans notre centre sur une année pour un poignet douloureux chronique post-traumatique dans un contexte de diastasis et DISI bilatéraux. Sept patients disposant de radiographies bilatérales statiques et dynamiques et pour certains de scanner ou IRM ont été inclus. L’analyse du poignet non douloureux a comporté les calculs du CR index, des angles scapho-lunaires et capito-lunaires, du diastasis scapho-lunaire, de la translation du scaphoïde et du lunatum en inclinaison. L’existence d’une subluxation postérieure du scaphoïde, d’une translation postérieure du capitatum et de particularités anatomiques a été relevée. La recherche d’une anomalie asymétrique a également été menée sur le poignet douloureux. Les 7 patients présentaient un CR index élevé avec une translation radiale du scaphoïde plus importante que celle du lunatum et une majoration du diastasis en inclinaison ulnaire. On notait un capitatum pointu présentant des facettes articulaires scaphoïdienne et lunarienne distinctes dans 6 cas. Dans les 7 cas on ne retrouvait pas de subluxation postérieure du scaphoïde mais il existait pourtant un DISI avec un angle scapho-lunaire pathologique et une translation postérieure du capitatum. L’analyse de l’imagerie des poignets douloureux a retrouvé une subluxation rotatoire du scaphoïde dans un cas et un arrachement du ligament intercarpien sur le lunatum dans un cas. Dans les 5 autres, les radiographies étaient symétriques. Chez les 4 patients ayant bénéficié d’une arthroscopie, une instabilité scapho-lunaire de haut grade a été constatée. Une ligamentoplastie scapho-lunaire a été réalisée dans 4 cas avec échec radiologique systématique.
L’ensemble de ces poignets fonctionne biomécaniquement selon la théorie des rangées. Il existe cependant un mouvement de distraction dans l’articulation scapho-lunaire en inclinaison ulnaire, responsable de la majoration du diastasis, avec un arc de mobilité passant dans les articulations scapho-lunaire, capito-lunaire et hamatotriquetrale réalisant un nouveau modèle biomécanique. Le scaphoïde appartiendrait à la seconde rangée, la première rangée comportant lunatum et triquetrum, expliquant les échecs des ligamentoplasties par absence de couple scapho-lunaire biomécanique. L’absence de subluxation postérieure du scaphoïde doit faire exclure le diagnostic de dissociation scapho-lunaire et faire rechercher ces signes de « pseudodissociation constitutionnelle ». La physiopathologie des douleurs post-traumatiques pourrait concerner les ligaments extrinsèques.
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Vol 34 - N° 6
P. 363 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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