En réponse aux contraintes de la T2A, un nombre croissant d’établissements se tournent vers la professionnalisation du codage. Mais qu’implique la « professionnalisation » ? Au-delà de l’identification de codeurs dédiés se pose la question des méthodes elles-mêmes. L’objectif de ce travail est de présenter un état des lieux du développement de méthodes issues de l’industrie pour maîtriser la production et la qualité de l’information médicale, sur la base d’un codage entièrement centralisé, dans un groupement d’hôpitaux universitaires.

Les méthodes sont construites en référence prioritaire aux principes de l’assurance qualité. Les principes retenus pour la construction de méthodes de maîtrise de la production et de la qualité sont : formalisation théorique et préalable du modèle, normalisation et protocolisation systématiques des méthodes et des organisations incluant leur déploiement, gestion informatisée de la production et de la traçabilité, gestion documentaire, évaluation du résultat.

Le modèle retenu (PRIMAQ : production de l’information médicale en assurance qualité) a été énoncé en 2006 et a donné lieu à un premier déploiement du codage professionnalisé des diagnostics au sein de l’hôpital universitaire Paul-Brousse, AP–HP (2007-2008), puis au sein des Hôpitaux universitaires Paris Centre, AP–HP (2010-2014). Concrètement, le déploiement du codage professionnalisé pour les 92 unités médicales a été réalisé sur la base d’un contrat et de cinq annexes (organisation de la production des précurseurs de codage, normalisation du contenu, codage, responsabilités, évaluation de la performance de la recette ex ante et ex post). Par ailleurs, la gestion de la production et sa traçabilité sont gérées par une application spécifique (PROQUAL), permettant le suivi des principaux sous-processus depuis la sortie du patient jusqu’à la consolidation de l’information. Enfin, l’évaluation de la performance de facturation n’a été réalisée que pour une partie du périmètre, mais avec un résultat ayant dépassé les objectifs initiaux (+6 M€ pour une cible à +4,8 M€).

Au stade actuel, le modèle est en cours de reformulation dans la perspective d’une certification ISO à moyen terme (norme principale : 9001-2015), incluant la gestion documentaire. Par ailleurs, le système informatique évolue afin de rendre possible la traçabilité nominative des principaux sous-processus, indispensable pour l’analyse statistique des non-conformités et l’amélioration continue de la qualité.