État des lieux régional de la nutrition parentérale à domicile hors centre agréé - 23/03/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La législation sur la prise en charge des patients en nutrition parentérale à domicile (NPAD) a récemment changé avec l’application depuis le 1er septembre 2014 de l’arrêté ministériel du 16 juin 2014 (JO 18 juin 2014). À compter du 1er juillet 2016, tous les patients de moins de 16ans et tous les patients adultes avec une NPAD de plus de 12 semaines devront être pris en charge dans un centre agréé ou un centre expert (CE) (tel que défini par le nouvel arrêté). En l’absence de centre agréé dans la région, un projet de CE est en cours d’élaboration et dans ce but, un état des lieux le plus exhaustif possible de la situation actuelle a été réalisé.
Matériel et méthodes |
Les huit services d’hospitalisation à domicile (HAD) et les 15 prestataires de service (PS) de la région ont été contactés en mars pour remplir un questionnaire pour chaque patient ayant une NP en cours ou débutée entre le 1er janvier et le 30 juin 2015.
Résultats |
Les huit HAD (deux réponses partielles) ont renvoyé 58 questionnaires et dix PS (une non réponse ; quatre sans patient en NP) ont renvoyé 83 questionnaires. L’âge moyen des patients est de 61,3±2,4ans (<16ans ; n=2). Soixante-quatre pour cent des patients reçoivent une NPAD dans un contexte oncologique et 60 % des patients n’ont pas d’insuffisance intestinale. Les prescripteurs sont : oncologues=51 % ; médecins ou chirurgiens digestifs=21 %. La voie veineuse centrale (VVC) est : chambre implantable=70 % ; cathéter central à insertion périphérique=24 %. La durée de la NPAD effective ou prévisible est :<14j=13,5 % ; 14j à 3mois=54,6 % ;>3 mois=32 %. Seuls trois patients reçoivent des poches « selon la formule ». Deux patients sont considérés comme autonomes pour la gestion de leur NP. L’administration de la NP est continue 24h/24 pour 17 patients, les autres ayant une NP cyclique nocturne. Dix patients ont la NP sans pompe programmable à alarme. Une absence de supplémentation en vitamines est retrouvée dans 29 % des cas et en oligo-éléments dans 34 % des cas. Au total, 13,5 % des patients se déplacent à l’officine ou à l’hôpital pour leurs poches et leur matériel. Le suivi clinico-biologique des patients est très variable et généralement insuffisant : seuls le poids et la température sont surveillés de façon quasi systématique (>93 %). Vingt-huit pour cent des patients ont eu au moins une complication (mécanique, métabolique ou infectieuse) au cours de leur NPAD, la plus fréquente étant l’infection de la VVC.
Conclusion |
Sur les 6mois d’enquête, au moins 141 patients ont été pris en charge en NPAD dont 59 % par un PS. Quarante-cinq patients (32 %), dont deux de moins de 16ans, ont une NPAD de plus de 3 mois et selon l’arrêté ministériel, relèveraient (hors HAD) d’une prise en charge en CA ou CE. La création d’un CE apparaît une nécessité non seulement pour la durée de la NP mais aussi au vu des autres résultats : indications inappropriées, modalités et prescriptions non conformes, suivis clinico-biologiques insuffisants… La création d’un CE devrait permettre une meilleure sélection des patients et une amélioration de la qualité de prise en charge, pouvant générer une diminution des complications, une amélioration de qualité de vie et une diminution des coûts.
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Vol 30 - N° 1
P. 56 - mars 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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