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Évaluation médico-économique de l’apport de la thrombectomie en phase aiguë d’un accident ischémique cérébral - 09/05/16

Doi : 10.1016/j.respe.2016.03.022 
H. Achit a, , M. Soudant a, K. Hosseini a, A. Bannay b, S. Bracard c, F. Guillemin a, d
a Inserm CIC-EC 1433, CHRU de Nancy, service d’épidémiologie et évaluation cliniques, Nancy, France 
b CHRU de Nancy, département d’information médicale, Nancy, France 
c CHRU de Nancy, département de neuroradiologie, Nancy, France 
d Université de Lorraine, université Paris Descartes, EA 4360 APEMAC, Nancy, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Les chiffres de la morbidité et de la mortalité liés à l’accident vasculaire cérébral en France sont préoccupants. L’AVC est désormais la première cause du handicap chez l’adulte et la deuxième cause de démence après la maladie d’Alzheimer. Une amélioration de la prise en charge par le biais de nouvelles techniques de traitement constitue de ce fait un enjeu majeur de santé publique.

Méthodes

L’évaluation médico-économique de la thrombectomie a été réalisée à partir des données d’un essai clinique contrôlé et randomisé (l’essai THRACE) comparant l’évolution des résultats cliniques chez les patients traités par l’approche combinée (thrombolyse+thrombectomie) et ceux traités par l’approche standard (thrombolyse seule). Deux principaux indicateurs d’efficacité clinique ont été recueillis : un indicateur d’autonomie motrice (score de Rankin modifié à trois mois) et un indicateur de la qualité de vie (EuroQol-5D à un an). Au total, 412 patients répartis entre les deux approches de traitement ont participé à l’essai. L’analyse médico-économique a été menée du point de vue de l’Assurance maladie. Nous avons analysé les tarifs facturés par les structures de soins à l’Assurance maladie (tarif GHS) en présence ou non d’un acte de thrombectomie dans le traitement. Une analyse originale dite du « bénéfice net incrémental (BNI) » a permis à la fois l’estimation du coût de l’unité supplémentaire gagnée en efficacité clinique (coût d’une personne autonome gagnée, d’une QALY) et le bénéfice social associé à ce gain. Nous avons supposé que la société peut accorder plusieurs valeurs au gain obtenu en efficacité clinique. Le bénéfice social correspond dans ce cas à la différence entre la valeur (sociale) du gain et le coût économique nécessité par son obtention. Cette étude utilise aussi les données individuelles de l’essai pour estimer l’incertitude d’échantillonnage qui caractérise le résultat obtenu de l’évaluation médico-économique.

Résultat

L’approche combinée dans le traitement de l’AVC est associée à de meilleurs résultats cliniques mais occasionne une plus grande charge financière pour l’Assurance maladie ; 53 % des personnes traitées par l’approche combinée sont autonomes à trois mois de l’accident contre 42,1 % des patients traités par l’approche standard. Ces résultats permettent d’estimer à 17 480 € le coût pour éviter le handicap ou le décès par la nouvelle technique de traitement. Le coût d’une année gagnée en bonne qualité de vie (QALY) est estimé pour les survivants à 12 mois de la date de l’AVC, soit pour 217 individus. Ce coût est de 12 652 €. L’analyse de sensibilité montre que la thrombectomie est coût-efficace avec un niveau de certitude très élevé. L’adoption de la nouvelle thérapeutique au niveau national occasionnerait un surcoût total évalué à 12,9 millions d’euros. Ce surcoût permettrait d’éviter une dépendance ou un décès pour près de 737 personnes.

Conclusion

L’effort financier nécessité par la mise en œuvre de la nouvelle thérapeutique reste très faible par rapport au poids de la morbidité évitée. La thrombectomie peut constituer à cet effet une innovation thérapeutique profitable du point de vue médico-économique.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Thrombectomie, Analyse coût–efficacité, Impact budgétaire


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Vol 64 - N° S3

P. S126 - mai 2016 Retour au numéro
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