Efficacité d’un protocole d’induction de la tolérance orale : analyse longitudinale des données de patients allergiques à l’arachide - 09/05/16
Résumé |
Introduction |
L’analyse des données longitudinales provenant d’études rétrospectives est confrontée à des problématiques statistiques complexes : nombre de points et de temps d’observation différents d’un individu à l’autre, données manquantes, hétérogénéité des critères de jugement (qualitatifs et quantitatifs). Dans ce contexte, nous présentons l’analyse statistique d’une étude menée au sein du service d’allergologie du groupement des hôpitaux de l’institut catholique de Lille ayant comme objectif principal l’évaluation d’un protocole d’induction de la tolérance orale (ITO) chez des enfants allergiques à l’arachide. Les courbes d’évolution de la dose réactogène des 141 patients suivis sont analysées via un modèle non linéaire à effets mixtes.
Méthodes |
L’évolution de la dose réactogène est modélisée comme une fonction de temps paramétrée par des effets fixes et aléatoires. L’ajustement des courbes individuelles d’évolution de la dose réactogène a été réalisé à l’aide d’un modèle non linéaire de régression. La courbe d’évolution moyenne a été produite à l’aide des coefficients de la partie fixe du modèle. Nous en avons alors déduit le délai moyen de désensibilisation à l’arachide depuis la mise en place du protocole ITO. Afin d’étudier l’impact de variables cliniques sur la cinétique d’évolution de la dose réactogène, nous les avons intégrées dans le modèle et nous avons appliqué une sélection descendante basée sur le critère AIC. La validité du modèle retenu a été étudiée.
Résultats |
L’analyse des facteurs aléatoires du modèle montre une variabilité significative des courbes d’évolution (p<0,0001). La cinétique moyenne de la dose réactogène est exprimée par la fonction m(t)=exp(4,69+0,074×t), où t est le temps exprimé en mois. Ainsi, la dose finale à partir de laquelle le patient est considéré comme désensibilisé (dose≥2942mg de protéine d’arachide), est atteinte à 47 mois de suivi environ. Plusieurs variables cliniques influencent significativement le niveau moyen de la dose réactogène. Certaines sont relatives à l’état initial du patient : dose réactogène et IgE arachide (marqueur biologique d’allergie) initiales (p<0,0001). D’autres sont dynamiques : observance du protocole ITO tout au long de sa mise en place (p<0,0001), et grades de réactivité (p<0,0001).
Conclusion |
Les études publiées sur l’évaluation de l’efficacité d’un protocole ITO ont rarement comporté un suivi des patients allant au-delà de 12 mois. Nous montrons qu’un délai de suivi plus important est nécessaire pour observer l’atteinte d’une dose réactogène finale permettant de conclure à la désensibilisation du patient.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Données longitudinales, Modèles mixtes, Allergie
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Vol 64 - N° S3
P. S135 - mai 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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