Le cancer du sein triple-négatif est un sous-type particulier défini, d’une part, par l’absence d’expression des récepteurs hormonaux aux œstrogènes, à la progestérone et de HER 2, et d’autre part, par son comportement particulièrement agressif. L’objectif de notre étude était d’en déterminer le profil épidémiologique et d’analyser la survie globale à trois ans pour les stades à la fois localisés (I/II/III) et métastatique (IV).

Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective descriptive et analytique, étalée sur trois ans, comportant 116 patients colligés au centre régional d’oncologie Hassan II d’Oujda (CRO), ayant un cancer du sein TN durant la période de janvier 2009 à décembre 2011. Les paramètres épidémiologiques, clinico-pathologiques et thérapeutiques ont été analysés. Les courbes de survie à trois ans ont été étudiées par la méthode de Kaplan-Meier avec utilisation du test de log-Rank à l’analyse univariée et le modèle de Cox à l’étude multivariée.

La prévalence du cancer du sein TN dans notre série était de 13,2 %. L’âge moyen était de 46,5±10,5ans ; 20,7 % avaient un antécédent familial de cancer mammaire, 56,9 % des tumeurs étaient de taille supérieure à 3cm. Il s’agissait d’un CCI dans la majorité des cas (75,9 %), de grade SBR III dans 50,9 % des cas. Il s’accompagnait d’une invasion lympho-vasculaire dans 58,6 % des cas. Le cancer du sein TN était associé à une atteinte ganglionnaire dans 42,2 % des cas. Dans 15,5 % des cas, il était d’emblée métastatique. La CMT néoadjuvante a été administré chez 20 % de nos malades avec 23,5 % de réponse histologique complète. Pour les stades localisés, le taux de SG à trois ans était de 70 %. L’analyse multivariée de ces survies, dans notre série, a objectivé : l’âge<40ans comme facteur pronostique de SG (p=0,026) et le NPI comme facteur pronostique indépendant de SG (p=0,001). Concernant le stade métastatique : la SG à trois ans était de 27,5 % avec comme facteurs pronostiques indépendants définis dans notre série : les antécédents familiaux (p=0,024) et l’intervalle libre sans maladie (p<0,001).

Ce type de cancer du sein est corrélé à un pronostic péjoratif avec une mortalité élevée, imposant l’étude de ses facteurs pronostiques, facteurs prédictifs de la réponse thérapeutique, ainsi que le développement de stratégies thérapeutiques ciblées efficaces contre ce sous-type moléculaire.