Évaluation du coût de la prise en charge de la leucémie myéloïde chronique en Midi-Pyrénées - 09/05/16
Résumé |
Introduction |
La leucémie myéloïde chronique (LMC) est le syndrome myéloprolifératif le plus fréquent, représentant 15 à 20 % des cas de leucémie. En France, l’incidence de la LMC est estimée entre 800 et 1000 nouveaux cas par an. L’introduction des inhibiteurs de tyrosine kinases (ITKs) au début du 21e siècle a révolutionné le pronostic de cette maladie. En effet, le recours à l’imatinib en 2001 a permis l’augmentation de la survie à cinq ans de 30 % à 85 %. La LMC est donc devenue une maladie chronique dont la prise en charge et particulièrement les ITKs représentent un fardeau économique pour la société. Il n’existe pas, à l’heure actuelle d’étude concernant le coût de la LMC en France. L’objectif de notre étude est d’évaluer le coût de la prise en charge des patients atteints de LMC en Midi-Pyrénées.
Méthodes |
L’analyse économique a été réalisée du point de vue de l’Assurance maladie. Les coûts pris en compte étaient les coûts directs médicaux (c.-à-d. hospitalisations, actes médicaux, consultations, médicaments) et les coûts liés aux absences sur le lieu de travail (c.-à-d. indemnités journalières). Les données de consommation de soins ont été recueillies à partir de la base de données du Système national d’information inter-régime de l’Assurance maladie (Sniiram) de Midi-Pyrénées. Les patients incidents ont été identifiés à l’aide d’un algorithme de 01/2011 à 03/2015. La durée de suivi était de un an, à partir de l’initiation des ITKs jusqu’à 12 mois après. Les coûts associés aux trois mois avant l’initiation du traitement seront tout de même étudiés. Les coûts ont tout d’abord été discrétisés par tranche de temps (trois mois) et par catégorie afin d’étudier les postes de dépenses les plus important et leurs survenus. Les coûts ont ensuite été ajustés à l’aide d’un modèle multivarié de type « Population Average Model ».
Résultat |
Le coût de la prise en charge de la LMC la première année est de 35 211 € (±15 573). Le coût des ITKs était le poste de dépense le plus important, comptant pour 80 % du coût total de la prise en charge. Le coût lié aux hospitalisations était important durant la période de trois mois avant l’initiation des ITKs et s’élevait à 1420 € (±2714) (64 % du coût total des trois mois avant l’initiation au traitement). Après ajustement, les coûts de prise en charge étaient 60 % plus élevés durant les trois premiers mois après l’initiation des ITKs par rapports aux autres tranches de trois mois. L’âge joue un rôle important dans le coût de la prise en charge. La prise en charge des patients âgés de 53 à 70ans coûte 20 % de moins que les autres patients. De plus, par rapport à l’imatinib, le coût de prise en charge d’un patient traité par des ITKs de seconde génération sera de 60 % de plus s’il reçoit du dasatinib et 20 % de plus s’il reçoit du nilotinib.
Conclusion |
Cette étude est la première portant sur le coût de la prise en charge de la LMC en France. Elle montre que la prise en charge d’un patient atteint de LMC présente un caractère onéreux puisqu’il s’élève à 35 211 € an. De plus, elle permet de confirmer que le coût de la prise en charge est porté principalement par les ITKs, qui représentent 80 % du coût total. Cette étude présente des limites, telles que l’omission des actes paramédicaux, l’absence d’individus témoins ou encore le faible horizon temporel considéré. Cette étude, sera complétée par des données provenant d’une extraction nationale du Sniiram.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Leucémie myéloïde chronique, Coût, Population Average Model, Économie de la santé
Plan
Vol 64 - N° S3
P. S155 - mai 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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