Effet de la norfloxacine sur la survie des malades atteints de cirrhose Child-Pugh C : essai contrôlé randomisé avec prise en compte des risques compétitifs - 09/05/16
Résumé |
Introduction |
L’effet d’une antibioprophylaxie orale prolongée par fluoroquinolone sur le pronostic de malades atteints de cirrhose avancée est débattu (prévention des complications de la cirrhose au prix d’un risque d’émergence de résistance bactérienne). Les patients avec cirrhose et insuffisance hépatocellulaire sont généralement inscrits sur liste de transplantation hépatique (TH). Les patients greffés guérissent de leur pathologie. En conséquence, il est nécessaire de prendre en compte le risque compétitif de TH dans l’évaluation pronostique de ces patients. L’essai Norflocir avait pour but d’étudier l’effet de l’administration prolongée de norfloxacine sur le pronostic de ces malades.
Méthodes |
Un essai contrôlé randomisé a été mis en place. Les malades atteints d’une cirrhose classée Child-Pugh C et n’ayant pas été traités par une quinolone dans le mois précédent l’inclusion, ont reçu pendant six mois soit de la norfloxacine per os (400mg par jour), soit un placebo. Ils ont été suivis six mois après la fin du traitement. Le critère de jugement principal était le décès. Les critères de jugement secondaires étaient les complications de la cirrhose (infections bactériennes, choc septique, hémorragies digestives, défaillances d’organes). La TH a été considérée comme risque compétitif du décès ou d’autres complications, et l’analyse a été menée à l’aide de modèles de Fine et Gray. Une analyse post-hoc a été effectuée dans le sous-groupe des malades atteints d’hépatite alcoolique (HA) histologiquement prouvée. La taille d’échantillon (n=392) a été calculée pour montrer une mortalité de 25 % dans le groupe de norfloxacine, versus 40 % dans le groupe placebo, avec une puissance de 90 %. Les résultats sont rapportés avec un hazard ratio (HR) et son intervalle de confiance à 95 % (IC95 %).
Résultats |
Entre avril 2010 et octobre 2013, 291 malades (144 dans le groupe norfloxacine, 147 dans le groupe placebo) ont été inclus ; 119 (41 %) étaient atteints d’HA. La survie à six mois était significativement différente entre les groupes (HR=0,59 ; IC95 % [0,35–0,99]). La puissance retrouvée a posteriori était de 98 % malgré le défaut d’inclusion. Une différence d’efficacité plus importante est observée dans le sous-groupe des patients avec HA, mais pas dans le sous-groupe des patients sans HA (interaction traitement×HA non significative). Aucune différence de risque de défaillance d’organe, choc septique ou hémorragie digestive n’a été mis en évidence, mais un effet protecteur de la norfloxacine sur le risque d’infection (HR=0,59 ; IC95 % [0,37–0,94]).
Conclusion |
Cette étude indique que l’administration prolongée de norfloxacine, chez des malades atteints de cirrhose classée avancée, est associée à une amélioration de la survie à six mois.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Norfloxacine, Cirrhose, Pronostic, Risques compétitifs
Plan
Vol 64 - N° S3
P. S156 - mai 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?