À propos de deux décès par intoxication impliquant la 3-MMC - 12/05/16
Résumé |
Objectif |
La méphédrone ou 4-MethylMethCathinone (4-MMC) est une cathinone dont l’usage est régulièrement observé en France ces dernières années. Il existe deux isomères de cette molécule : la 2- et la 3-MMC. Si la 3-MMC semble plus consommée que la méphédrone dans certains pays européens [1 ], en France, seules quelques saisies de 3-MMC ont été répertoriées [2 ], et les cas de consommation décrits concernent à notre connaissance exclusivement la méphédrone. Nous rapportons deux cas de décès par intoxication impliquant la 3-MMC et attirons l’attention sur les erreurs d’identification possible de ces isomères de position en fonction des techniques utilisées.
Méthode |
Il s’agit de deux cas distincts concernant deux hommes d’une trentaine d’années décédés suite à la consommation d’une poudre blanche. Les prélèvements d’urine, de sang et de contenu gastrique ont fait l’objet d’un screening large par des techniques chromatographiques : CL-UV/BD, CG-SM, CL-SM et CL-SM/SM ainsi qu’une technique CG-SM/SM en mode MRM/full scan pour la recherche ciblée de nouveaux produits de synthèse (NPS). La 3-MMC a été quantifiée par CG-SM/SM, avec une technique validée dans le sang en termes de linéarité, sélectivité, précision et exactitude à 3 différents niveaux de concentration. Une courbe de calibration a été réalisée dans chaque matrice analysée.
Résultats |
Les concentrations sanguines des molécules formellement identifiées pour le cas 1 lors de la phase de screening étaient les suivantes : éthanol : 0,18g/L ; paracétamol : 0,12μg/mL ; paroxétine : 0,12μg/mL ; sildénafil : 76,4ng/mL ; 4-MEC : 124ng/mL. Aucun xénobiotique n’était identifié dans le cas 2. Dans les 2 cas, les analyses par CG-SM et CL-SM/SM identifiaient de la méphédrone, alors que les analyses par CL-UV/BD ne confirmaient pas cette molécule. En revanche, elles révélaient la présence d’un pic dont le spectre UV était inconnu dans les bibliothèques spectrales utilisées au laboratoire, à un temps de rétention proche de celui de la méphédrone. La recherche ciblée de NPS par CG-SM/SM révélait un pic dont le spectre était identique à celui de la méphédrone, mais à un temps de rétention inférieur à celui de la méphédrone-D3. Après injection de solutions étalons de 2- et 3-MMC, le pic inconnu était identifié comme étant de la 3-MMC. La 3-MMC est quantifiée à (cas 1/cas 2) : 78,8/249ng/mL dans le sang périphérique, 58,2/609ng/mL dans le sang cardiaque, 1120/29 694ng/mL dans l’urine, 111/1291ng/mL dans la bile et 11,8/2988ng/mL dans l’humeur vitrée.
Conclusion |
Nous rapportons deux cas de décès pour lesquels l’autopsie et les résultats d’analyses toxicologiques ont conclu à un décès par intoxication aiguë impliquant la 3-MMC. Dans le cas 2, la 3-MMC était le seul toxique retrouvé. Contrairement au spectre de masse, le spectre UV permet de différencier la 2-MMC, la 3-MMC et la méphédrone.
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Vol 28 - N° 2S
P. S25 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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