2,5-diméthoxy-4-chloroamphétamine (DOC), produit de substitution du LSD ? Description clinico-analytique de 5 cas d’exposition - 12/05/16
Résumé |
Objectif |
Les nouvelles drogues de synthèse (NDS) de type 2,5-diméthoxyamphétamine, également appelées DOx, sont des homologues chimiques des phényléthylamines de la série 2C, avec différentes substitutions en position 4 du noyau phényle. Elles possèdent des propriétés hallucinogènes. Cinq cas d’hospitalisation suite à une consommation de DOC (2,5-diméthoxy-4-chloro-amphétamine) sont présentés.
Cas cliniques |
Cinq hommes âgés de 16 à 23ans ont été hospitalisés après consommation de NDS dans un cadre privé (n=2) ou de Rave-party (n=3). Dans 4 cas (Poison Severity Score [PPS] 2), les patients disent avoir consommé des buvards de LSD. Les symptômes sont essentiellement psychiatriques, avec des hallucinations jusqu’à 24h après prise, une agitation et une angoisse. Quatre d’entre eux présentent une mydriase et 2 ont une tachycardie jusqu’à 150/min. Un patient (PSS 3) présente des convulsions. Le traitement est symptomatique avec une évolution rapidement favorable. Des prélèvements sanguins et urinaires ainsi qu’une poudre sont transmis au laboratoire.
Méthodes |
Une recherche toxicologique large est effectuée sur tous les échantillons par CL-UV/BD et par CG-SM avec ou sans dérivation par HFBA. Une méthode quantitative a été développée par CLHP-SM/SM en mode ESI+ et MRM pour 8 DOx dont la DOC (230,1>213,0 ; 230,1>185,0) pour le plasma et l’urine (après dilution dans un plasma vierge). Après précipitation des protéines par méthanol (2/3 v/v) puis dilution ¼ dans l’eau, l’analyse chromatographique 2D (inj. 10μL) est effectuée par piégeage sur précolonne Strata-X (25μm on-line extraction 20×2mm) et séparation sur colonne Kinetex Phényl-Hexyl (2,6μm, 100×3mm). Le gradient d’élution est un mélange 90-10 de formiate NH4 (2mM) et d’acétonitrile avec chacun 0,2 % d’acide formique, puis 65/35 en 8,5min et 10-90 en 0,5min.
Résultats |
Toutes les urines présentent un même pic chromatographique, ayant une analogie spectrale UV forte avec le 2C-C mais un Tr différent. L’analyse de la poudre a montré la présence de la même substance permettant ensuite d’affirmer qu’il s’agissait de DOC. La méthode quantitative a été validée entre 10 et 1000μg/L. Les concentrations plasmatiques et urinaires sont présentées dans le Tableau 1.
Conclusion |
La DOC, agoniste partiel des récepteurs sérotoninergiques, n’est pas détectée par les tests d’immunoanalyse de type amphétamine. Or la DOC, substance licite, s’avère être un substitut possible du LSD avec des symptômes psychiatriques, neurologiques et cardiovasculaires pouvant être importants. Les molécules de la classe des DOx ne doivent donc pas être oubliées face à de tels symptômes pour assurer une prise en charge optimale des patients.
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Vol 28 - N° 2S
P. S26 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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