Concentrations de baclofène dans les cheveux d’un patient suite à une intoxication poly-médicamenteuse et de trois patients décédés - 12/05/16
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Résumé |
Objectif |
Déterminer les concentrations de baclofène dans les cheveux dans le cadre d’une intoxication volontaire et dans trois recherches médicolégales des causes de décès.
Méthode |
Des prélèvements capillaires provenant de 4 patients (1 admis en réanimation, cheveux chatains – 3 décédés, cheveux bruns) ont été recueillis. Des analyses segmentaires du baclofène (3×2cm) et de l’éthylglucuronide (EtG) (1×3cm) ont ainsi été réalisées sur les cheveux du patient vivant. En raison d’un échantillon de cheveux insuffisant chez les sujets décédés, un dosage capillaire de baclofène a été réalisé sans segmentation (20mg) parallèlement à un dosage sanguin et une alcoolémie. Après décontamination au dichlorométhane et lavage à l’eau, 20mg de cheveux sont hydrolysés en milieu acide (10min, 95°C) puis extraits par un mélange heptane/octanol/bromure de tétraheptyl d’ammonium (98:2:0,5, v/v/m) en présence du baclofène-d4 comme standard interne. La phase organique obtenue est à nouveau extraite par un mélange de méthanol/acide acétique/eau (10:1:89, v/v/v). 20μL de la phase acide obtenue sont directement injectés dans le système chromatographique de type CL-SM/MS (TSQ Vantage tripleQ, Thermo Scientific®). L’élution est réalisée avec une phase mobile composée de tampon formiate 2mM-acide formique 0,1 % (A) et d’acétonitrile (B) (70/30) à un débit de 300μL/min. La colonne employée est de type Hypersil PFP Gold (ThermoFischer Scientific) 100×2,1mm (1,9μm). Le temps d’analyse est de 5min. Cette méthode a été validée pour les critères de linéarité, exactitude, précision, limite de détection et de quantification.
Résultats |
La méthode est linéaire de 10 à 5000pg/mg (R2>0,99). L’exactitude (n=6) et la précision intra- et inter-jours (n=18) évaluées à 20, 250, et 750 et 2500pg/mg sont<12 %. Les LOD et LOQ sont respectivement de 5 et 10pg/mg. Les concentrations de baclofène chez le patient en réanimation sont de 4420 (segment proximal), 4260 et 4380pg/mg. Ces résultats semblent refléter une exposition régulière et stable au baclofène prescrit à la posologie de 20×10mg/j durant les 6 mois précédant le prélèvement. La concentration d’EtG dans le segment proximal est pourtant élevée à 225pg/mg, correspondant à une consommation excessive d’alcool durant les 3 derniers mois (>seuil de la SoHT : 30pg/mg). Chez les sujets décédés, les concentrations capillaires de baclofène sont de 15, 545 et 2475pg/mg. Elles sont respectivement associées à des concentrations sanguines de 430, 44 400 et 250ng/mL, et des alcoolémies de 0,98, 1,8 et<0,06g/L. Dans les 2 premiers décès, les concentrations capillaires relativement faibles sont en faveur d’une mauvaise observance ou d’un début de traitement. La concentration capillaire chez le 3e patient décédé est plus proche de celle retrouvée chez le patient vivant. La récupération du patient admis en réanimation a été complète. L’imputabilité du baclofène a été conclue dans le 2e décès associant une concentration sanguine très élevée à d’autres dépresseurs du système nerveux central (alcool, tramadol).
Conclusion |
D’après la littérature, il s’agit de la première série de cas de dosages capillaires de baclofène chez des sujets traités. L’interprétation des concentrations retrouvées étant délicate, la méthode que nous avons développée, rapide et performante devrait permettre d’élargir ces observations à d’autres cas.
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Vol 28 - N° 2S
P. S9-S10 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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