Le couple, mode de vie majoritaire des malades, est un paramètre important pour la vie sexuelle et le cancer, qui impacte aussi la sphère domestique privée. Intégrer la problématique oncosexuelle du couple répond à plusieurs priorités du 3^e plan cancer : personnaliser la prise en charge, réduire les inégalités de soins et prévenir/minimiser les impacts négatifs, aigus ou chroniques, médicaux, psychosociaux et… conjugaux. Malgré son effet protecteur documenté contre le cancer (plus net chez l’homme), la dimension couple est trop régulièrement négligée. Si peu se séparent, trop de couples souffrent longtemps en silence car ils se sentent mal préparés aux changements réels ou supposés de leur vie intime, par défaut d’information des professionnels de santé, sur la morbidité sexuelle et sur les solutions disponibles. Malgré leur forte demande et l’efficacité des outils traitant les problématiques oncosexuelles, les réponses soignantes et institutionnelles restent très insuffisantes, source inconsciente de maltraitance et d’inégalité de soins d’autant moins acceptables qu’elles peuvent aggraver le cancer. Quel que soit l’âge, concilier les parcours de vie et de soins du couple est souvent possible sous réserve : (a) d’être sensibilisé aux dimensions oncosexuelles et psychosociales, (b) de s’en préoccuper tôt, (c) de privilégier une approche interdisciplinaire, (d) de connaître les spécificités propres au cancer : brutalité, iatrogénie prépondérante, rôle aidant du partenaire, complexité d’être conjoint malade ou garde-malade, rôle révélateur de la qualité de la relation, (e) de dépister les facteurs de vulnérabilité, souvent masqués, liés au cancer, au genre et au couple. Quoique les enjeux, les priorités et les impacts sexuels varient beaucoup selon les cancers et les couples, l’« insécurité sexuelle » risque d’altérer le dialogue puis de déstabiliser la dynamique du couple, aggravant sa détresse et sa souffrance en l’absence de dépistage et/ou de prise en charge des couples les plus vulnérables.

The couple, main way of life of cancer patients, is an important parameter for both sexual life and cancer that changes the home private life. To integrate the oncosexual couple problem is an adequate response to many priorities of the 3rd cancer plan as to personalize the treatment, to improve the inequality of healthcare, to reduce or to prevent the acute or chronic medical, psychosocial and couple negative impacts. In spite of its cancer protective proved effect, the couple dimension is too often underestimated. If separations are rare, too many couples silently suffer because they feel themselves insufficiently prepared to the real or supposed intimate life changes owing to the information lack by healthcare professionals concerning the sexual morbidity and the available solutions. In spite of both strong demand and treatment efficacy, the healthcare and institutional responses remain very insufficient. This represents an unconscious inequality of care that is no more acceptable as the cancer treatment may be impaired. Whatever the age, to council both healthcare and life pathways is often possible at the condition to: (a) to be sensitized to oncosexual and psychosocial dimensions, (b) to take care soon, (c) to favour a multidisciplinary approach, (d) to know the cancer couple particularities: brutality, major iatrogenic component, partner helping role, complexity to be the sick-person or the partner, revealing role for the relationship quality, (e) to screen the often masked vulnerability factors linked to cancer, gender and couple. Although, the sexual priorities and impacts largely change according to cancers and couples, any sexual insecurity may change the dialogue then the couple dynamic, impairing both distress and suffering in the absence of screening/treatment of the most vulnerable couples.