Manifestations respiratoires spécifiques de la polyarthrite rhumatoïde : « le poumon rhumatoïde » - 26/05/16
Résumé |
Introduction |
Les manifestations respiratoires de la polyarthrite rhumatoïde sont les secondes en fréquence et certainement parmi les plus graves. Leur connaissance a bénéficié des données immunopathologiques récentes et des progrès de la tomodensitométrie (TDM) thoracique.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective de 25 patients atteints d’une polyarthrite rhumatoïde, colligés au service de médecine interne du centre hospitalier universitaire Sahloul sur une période allant de 2003 à 2015. L’objectif de notre travail est d’évaluer les caractéristiques de l’atteinte pulmonaire ainsi que son importance au cours de la polyarthrite rhumatoïde.
Résultats |
Il s’agit de 25 patients, 20 femmes et 5 hommes, ont été inclus. L’âge moyen du diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde était de 42ans. La circonstance de découverte la plus fréquente correspond à des polyarthralgies des grosses et des petites articulations (72 %), une dyspnée dans 16 %, une arthrite dans 8 % et une déformation articulaire dans 4 %. Dix sept patients avaient une atteinte pulmonaire. Dans 23,5 %, l’atteinte pulmonaire était présente au moment du diagnostic positif de la polyarthrite rhumatoïde. Dans les autres cas, l’atteinte pulmonaire a été diagnostiquée au cours du suivi avec une durée moyenne d’évolution de 5ans. Les manifestations respiratoires les plus fréquentes sont la dyspnée stade II de NYHA dans 52,9 %, une dyspnée stade Ш de NYHA dans 11,7 %, une toux sèche chronique dans 17,6 % et une fièvre dans 5,8 % des cas. Dans 11,7 % des cas, l’atteinte pulmonaire était asymptomatique. Une TDM thoracique a été réalisée chez les 17 patients mettant en évidence des nodules pulmonaires diffus dans 29,4 % des cas, un syndrome interstitiel bilatéral (17,6 %), une pleurésie (23,5 %), une dilatation des bronches avec une atélectasie lobaire supérieure (11,7 %), une atélectasie en bande avec déformation thoracique en entonnoir (5,8 %), une fibrose diffuse (5,8 %) et un foyer de pneumopathie infectieuse dans 5,8 % des cas. Des épreuves fonctionnelles respiratoires ont été réalisées chez 10 patients objectivant un syndrome restrictif dans 20 % des cas, un syndrome obstructif dans 10 % des cas et un trouble ventilatoire mixte dans 20 % des cas. Elles étaient normales dans 50 % des cas. Une fibroscopie bronchique avec biopsie a été réalisée dans 29,4 % et elle était normale dans 80 %. Une inflammation non spécifique de l’arbre bronchique a été notée dans 20 % des cas. Un syndrome inflammatoire biologique a été noté chez 88,2 % des cas avec atteinte pulmonaire. Le facteur rhumatoïde était positif chez tous les patients. Les anticorps anti CCP étaient positifs chez 76,4 % des patients ayant une atteinte pulmonaire. La prise en charge thérapeutique était basée sur la corticothérapie chez tous les patients. L’usage des immunosuppresseurs (méthotrexate) a été noté dans 60 % des cas. Dans 6 % des cas, il y a eu recours à la biothérapie.
Conclusion |
L’amélioration des techniques d’imagerie et une approche histologique et immunopathologique plus précises ont permis de mieux comprendre la multiplicité des atteintes du poumon rhumatoïde.
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Vol 37 - N° S1
P. A101 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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