Arthralgies inflammatoires dans les suites d’une vaccination antigrippale - 26/05/16
Résumé |
Introduction |
La maladie de Still est une maladie auto-inflammatoire dont la genèse reste méconnue. Il existe quelques observations d’arthrite chronique juvénile survenue ou aggravée par une vaccination antigrippale. En revanche, ce phénomène est mal décrit dans la maladie de Still de l’adulte. Nous en rapportons une observation.
Observation |
Un patient de 64ans a été hospitalisé en décembre 2015 pour polyarthralgies avec fébricule. Son seul antécédent était une cytopathie mitochondriale responsable d’une rétinopathie pigmentaire, d’une surdité de perception, d’une atteinte musculaire modérée et d’un diabète insulino-requérant. Sur ce terrain, une vaccination antigrippale a été réalisée début décembre 2015. Quarante-huit heures après, le patient se plaignait d’arthralgies intenses des métacarpo-phalangiennes, genoux, épaules et hanches, symétriques, d’horaire inflammatoire, résistantes aux antalgiques de palier 3, sans atteinte axiale associée. On notait une altération de l’état général aiguë et une fébricule à 38°C. Il n’y avait pas d’élément d’orientation étiologique à l’examen clinique. La CRP est à 448mg/L, le fibrinogène à 7,7g/L, les leucocytes à 28G/L dont 23G/L de polynucléaires neutrophiles, l’hémoglobine et la numération plaquettaire étaient normales. La fonction rénale était conservée, il n’y avait pas de protéinurie, le bilan hépatique montrait avec une cytolyse hépatique à 2N sans cholestase. La ferritine était à 3199μg/L. Les hémocultures, les sérologies Bartonellose, Coxiella burnettii, VIH et des hépatites virales étaient négatives. Les anticorps antinucléaires étaient à un titre de 160 sans spécificité, le complément non consommé, les anticorps anti-CCP et facteur rhumatoïde négatifs tout comme la recherche de HLA B27. Le myélogramme, l’ immunophénotypage des lymphocytes circulants et médullaires étaient normaux. Une biopsie de l’artère temporale ne retrouvait pas d’anomalie. Un scanner thoraco-abdomino-pelvien puis un PET-scanner n’apportaient pas d’argument nosologique. La scintigraphie osseuse était également normale. Une corticothérapie à 1mg/kg a permis une réponse spectaculaire, avec cependant, un effet de fin de dose nocturne nécessitant un fractionnement de la corticothérapie avec prises matinale et vespérale. Deux semaines après le début de la corticothérapie, le patient restait asymptomatique, la CRP était normalisée, la ferritine à 680μg/L. Au vu de l’ensemble du tableau et de l’exclusion des autres causes, le diagnostic de maladie de Still était retenu. L’imputabilité de la vaccination antigrippale était jugée « possible » selon la classification de l’OMS (WHO-UMC scale).
Conclusion |
Il s’agit du troisième cas rapporté pour lequel un lien entre la vaccination antigrippale et le déclenchement d’une maladie de Still de l’adulte est suggéré. À l’instar d’observations décrites dans l’arthrite chronique juvénile, se pose également la question d’un risque de rechute suivant la vaccination antigrippale chez ces patients.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 37 - N° S1
P. A196 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?