Facteurs associés à une adhésion thérapeutique médiocre au cours du lupus systémique - 26/05/16
Résumé |
Introduction |
La mauvaise adhésion thérapeutique est une cause majeure de poussée au cours du lupus systémique. L’hydroxychloroquine, traitement de fond du lupus systémique, a une longue demi-vie. Ainsi des concentrations sanguines indétectables permettent d’identifier les patients qui ne prennent pas leur traitement. Cette étude a pour objet d’identifier les déterminants de l’absence d’adhésion thérapeutique chez les patients atteints de lupus systémique.
Patients et méthodes |
Nous avons conduit une étude cas-témoins, rétrospective, monocentrique. Les cas ont été recrutés dans notre centre du 02/11/2011 au 13/01/2015 selon les critères suivants : lupus systémique défini selon les critères de l’ACR et concentration sanguine d’hydroxychloroquine <100ng/ml après 2 mois de traitement minimum. Pour chaque cas, le témoin apparié était un patient lupique, prélevé dans notre centre la même semaine, avec un dosage d’hydroxychloroquine supérieur ou égal à 800ng/ml. Les caractéristiques des cas et des témoins ont été comparées à l’aide des tests usuels et d’une régression logistique uni puis multivariée.
Résultats |
Cent cinquante patients ont été inclus, 75 cas (68 femmes) et 75 témoins (72 femmes), d’âge moyen respectif de 36ans (±12,2ans) vs 33,5ans (±10,4ans). La plupart des patients avaient un lupus inactif (3 patients avaient un SLEDAI≥4), 27 % d’entre eux avaient bénéficié de séances d’éducation thérapeutique, 41 patients (30 %) étaient sous immunosuppresseurs. Le dosage moyen d’hydroxychloroquine était de 1254±397ng/ml chez les témoins. En analyse bivariée, les patients non adhérents résidaient significativement plus loin du centre que les patients adhérents (distance médiane [intervalle interquartile] : 26 [15–54] contre 12km [5,6–35], respectivement, p=0,003), étaient plus souvent chômeurs, (23 contre 8 %, respectivement, p=0,020), avaient moins souvent bénéficié du programme d’éducation thérapeutique du patient (16 contre 39 %, respectivement, p=0,007), étaient plus souvent fumeurs (33 et 17 %, respectivement, p=0,04), avaient un niveau d’étude significativement plus faible (59 % contre 89 % de patients ayant un niveau d’étude au moins égal au baccalauréat, p<10–3). En analyse multivariée, un niveau d’étude inférieur au bac était le facteur le plus fortement associé à une mauvaise observance, OR (IC 95) : 6,7 (2,16–21).
Conclusions |
Les principaux facteurs associés à l’adhésion thérapeutique au cours du lupus systémique sont de nature socioéconomique. Les patients les moins éduqués et les plus défavorisés sont susceptibles d’une mauvaise adhésion thérapeutique. Des actions ciblées de prévention et d’éducation thérapeutique renforcée devraient être menées à leur égard.
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Vol 37 - N° S1
P. A52 - juin 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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