La notion de vieillissement démographique traduit l'augmentation de la proportion de la population âgée au cours du temps par rapport à la population totale. Cette augmentation est visible sur les pyramides des âges successives, représentant la structure par âge de la population. Un autre moyen d'envisager le vieillissement de la population est de considérer l'évolution de l'âge médian de la population. Fait démographique mesurable, il peut être expliqué par le phénomène de la transition démographique observée depuis la seconde moitié du xviii ^e siècle, qui connaît une nouvelle phase apparue vers 1960, dans les pays développés. Il s'agit du déclin de mortalité aux âges mûrs et aux âges avancés depuis le milieu des années 1970. Il s'en suit un vieillissement très rapide de la population avec une augmentation accrue de la population du grand âge. Cette récente baisse de mortalité reste mal élucidée. La vitesse du vieillissement a grandement varié d'un pays à l'autre. La transition démographique s'est accompagnée de profonds changements socioculturels notamment en matière de participation des femmes à la force de travail, de protection sociale, de situation familiale, de liens entre génération. Une des caractéristiques majeures du vieillissement démographique est la féminisation de l'avancée en âge.

Le vieillissement démographique et ces transformations sociétales soulèvent essentiellement deux groupes de problèmes. Le premier tourne autour de la retraite avec d'une part le sens qui lui est donné et d'autre part la question de l'équilibre entre générations en ce qui concerne notamment le financement des pensions de retraite.

Le second tourne autour de la santé au grand âge qui pose de nombreux défis dans le domaine de la santé publique. Tout d'abord, il y a les questions soulevées par le large spectre d'interactions entre les différents processus de vieillissement et les maladies. Ces interactions sont responsables de variations dans l'état de santé des personnes du grand âge, montrées par les statistiques de mortalité et de morbidité. Elles rendent nécessaire la mesure du poids de maladies non létales. Elles soulèvent la question de l'état de santé des générations les plus âgées dans le futur étant donné les implications pour le système de soins. La réponse est loin d'être univoque. Ensuite, les divergences entre la bonne santé perçue par les personnes du grand âge et leurs morbidités objectives posent la question de qu'est-ce que la santé pour ces personnes et partant quelle politique mettre en oeuvre pour la conserver.

La progression attendue du vieillissement de la population au cours des prochaines décennies dépend du degré de vieillissement déjà atteint, de l'ampleur du « baby boom », de la chute de fécondité intervenue depuis le milieu des années 1960, des évolutions futures de la fécondité, de la durée de vie et des migrations internationales. Elle ne fait que poser avec plus d'acuité les enjeux mentionnés ci-dessus.