Introduction : Il existe peu de données en France sur le niveau habituel d'activité physique (AP). Notre étude vise à décrire chez les participants de l'étude SU. VI. MAX. les comportements en termes d'AP de loisirs, à étudier les relations entre le respect des recommandations actuelles en matière d'AP (>= 150 mn par semaine d'activité d'intensité modérée — >= 3 METS – ou >= 60 mn par semaine d'activité d'intensité élevée — >= 6 METS — pratiquée au moins 20 mn à chaque fois) et les caractéristiques sociodémographiques, le temps passé devant la télévision (TV) et la corpulence.

Matériels : Les données concernant l'AP et le temps de TV ont été recueillies en 1998, en utilisant la version française d'un questionnaire validé et reproductible, le Modifiable Activity Questionnaire (Vuillemin et al. Med Sci Sports Exerc 2000). Les analyses ont été conduites chez les 3 404 hommes et 4 000 femmes âgés de 45 ans et plus, non alités pendant > 1 mois au cours de la période couverte par le questionnaire d'AP. Le niveau d'études et le statut tabagique ont été collectés par questionnaire, la typologie de la commune de résidence a été déterminée avec la classification de l'INSEE, l'indice de masse corporelle a été calculé à partir du poids et de la taille mesurés en 1998/1999.

Méthodes statistiques : Tests du chi[shy]deux, régressions logistiques multivariées.

Résultats : 89,9 % des hommes et 87,8 % des femmes ont déclaré >= 1 activité de loisirs pratiquée au moins 10 fois et au minimum 10 mn à chaque fois au cours des derniers 12 mois. Le nombre moyen d'activités était de 2,5 ± 1,6 chez les hommes et 2,3 ± 1,6 chez les femmes ; la marche, le jardinage, la natation, le vélo, la gymnastique, la randonnée et le jogging étaient les activités avec les taux de participation les plus élevés pour les deux sexes. Globalement, 28,2 % des hommes et 36,1 % des femmes avaient une AP irrégulière (< seuil recommandé), 35,7 % et 37,2 % respectivement avaient une AP modérée, 26,0 % et 14,5 % une AP intense. Le respect des recommandations était plus fréquent chez les sujets âgés de >= 60 ans et, pour les femmes, chez les personnes habitant dans une zone rurale. Quel que soit le sexe, le tabagisme et l'obésité étaient inversement liés à un niveau d'AP > seuil recommandé. Alors que la pratique d'une activité de loisir était plus fréquente chez les sujets ayant fait des études supérieures, le respect des recommandations n'était associé significativement ni au niveau d'études, ni au temps de TV.

Conclusion : Une meilleure connaissance des déterminants de l'AP est nécessaire pour mieux cibler les messages de prévention.