En Afrique de l’Ouest, la tendance est à l’utilisation accrue de pesticides hautement toxiques notamment pour les cultures maraîchères, avec un manque général de connaissance des effets négatifs des pesticides sur la santé et l’environnement des communautés. Notre étude avait pour objectif d’évaluer les risques et impacts environnementaux et sanitaires de l’utilisation des pesticides dans la pratique des activités de maraîchage.

Nous avons réalisé une étude transversale à visée descriptive auprès 384 producteurs de cultures maraîchères répartis sur 14 sites agricoles de la zone de Yamoussoukro du 6 au 29 novembre 2012. Les techniques d’observation et d’interview face à face ont été utilisées.

Tous les producteurs utilisaient des pesticides et 70 % de ces pesticides n’étaient pas homologués pour le maraîchage. Les pesticides les plus utilisés étaient les fongicides (98 %), les insecticides (97,8 %) et les herbicides (40 %). Parmi les producteurs enquêtés, 27 % utilisaient occasionnellement un équipement de protection tandis que 62 % ne se protégeaient pas du tout ; 60 % des producteurs ont reconnu avoir été victimes d’intoxication (malaises plus ou moins graves) par les pesticides ; 46 % des producteurs récoltaient leur produit dans les trois jours qui suivaient le dernier traitement ; 25,4 % récoltent une semaine après traitement et 7,3 % n’observent aucun délai avant la récolte. Parmi les producteurs enquêtés, 67,9 % jettent les emballages vides dans la brousse, 26,7 % les enterrent, 3,2 % les brûlent et 2,2 % les réutilisaient pour divers usages domestiques ; 27 % des producteurs enquêtés déversent le reste de la bouillie de pesticide dans la nature.

Tous ces éléments suscités constituent des facteurs de risques aussi bien pour l’homme que pour l’environnement. Il est impérieux de prendre des mesures conservatoires de protection de l’environnement et des personnes exposés et d’approfondir les recherches sur l’utilisation des pesticides dans la zone pour mieux cerner leur impact.