Utilisation des neuroleptiques chez les patients ambulatoires souffrant de schizophrénie - 02/03/08
P. BLIN [1],
J.-P. OLIÉ [2],
D. SECHTER [3],
F. PETITJEAN [2],
P. CIALDELLA [4],
A. GÉRARD [5],
L. HANSSENS [6],
J. WESTERLOPPE [7]
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Position du problème : L’objectif était de décrire et comparer, entre le secteur public et le secteur privé, l’utilisation des neuroleptiques chez les patients ambulatoires souffrant de schizophrénie.
Méthodes : Il s’agit d’une étude transversale menée auprès d’un échantillon aléatoire de 61 psychiatres du secteur public et 116 du secteur libéral, avec recensement pendant un mois de tous les patients ambulatoires adultes souffrant de schizophrénie et traités par neuroleptique. Parmi les patients recensés, chaque psychiatre devait inclure un maximum de 18 (secteur public) ou de 9 patients (secteur libéral). Les analyses statistiques ont été redressées pour tenir compte de l’activité des psychiatres évaluée par le recensement des patients.
Résultats : Les psychiatres ont inclus 934 patients dans le secteur public et 927 dans le secteur libéral. Les patients, comprenant 60,9 % d’hommes, étaient âgés en moyenne (± écart-type) de 40,1 ± 12,1 ans. Les caractéristiques sociales et cliniques des patients étaient globalement moins favorables dans le secteur public que dans le secteur libéral : pas d’activité professionnelle (78,9 % vs 65,1 %), vie en institution (7,2 % vs 3,7 %), sous protection légale (35,1 % vs 14,5 %), toxicomanie (9,6 % vs 5,6 %). Un neuroleptique atypique était prescrit à 63,0 % des patients et un neuroleptique classique à 49,7 %, avec une association de neuroleptiques pour 22,0 % des patients. Dans les deux secteurs d’activité, les neuroleptiques les plus prescrits étaient l’olanzapine (28,0 %) et la rispéridone (18,6 %), les doses quotidiennes étant en moyenne plus élevées dans le secteur public. Au moins une modification du traitement neuroleptique (médicament et/ou posologie) était intervenue dans l’année pour 44,9 % et 39,2 % des patients suivis dans les secteurs public et libéral, respectivement. Les raisons principales de modification du traitement neuroleptique étaient le manque d’efficacité (55,1 %) et les problèmes de tolérance (49,8 %).
Conclusion : Les patients suivis dans le secteur public se distinguent de ceux du secteur libéral, mais pas autant qu’on aurait pu le penser a priori. Dans les deux secteurs d’activité, les neuroleptiques atypiques représentent actuellement la chimiothérapie prépondérante dans le traitement de la schizophrénie chez le patient ambulatoire. La fréquence des modifications de traitement pour des problèmes d’efficacité ou de tolérance témoigne des difficultés d’ajustement du traitement neuroleptique avec l’arsenal thérapeutique actuel.
Background: Our objective was to describe and compare neuroleptic drug utilization patterns among French schizophrenic outpatients in public and private care settings.
Methods: A cross sectional survey was carried out by a random sample of 61 public and 112 private psychiatrists who registered for one month all schizophrenic adult outpatients treated with a neuroleptic drug. Among registered patients, each psychiatrist was to include a maximum of 18 patients (public setting) or 9 patients (private setting). Statistical analysis was weighted to take into account for psychiatrist activity level, assessed by patient registration.
Results: Psychiatrists included 934 patients in the public care setting and 927 patients in the private care setting. Patients were (mean±sd) 40.1±12.1 years old, 60.9% men. The patients’ social and clinical characteristics were less favorable in the public setting than in the private setting: no professional activity (78.9% vs 65.1%), living in institution (7.2% vs 3.7%), under legal protection (35.1% vs 14.5%), drug abuse (9.6% vs 5.6%). An atypical neuroleptic was prescribed for 63.0% of patients and a classic neuroleptic for 49.7%, an association of neuroleptics for 22.0%. In both settings, the most prescribed neuroleptics were olanzapine (28.0%) and risperidone (18.6%) with a higher mean daily dosage in the public care setting. At least one neuroleptic treatment change (drug and/or dosage) occurred during the previous year for 44.9% and 39.2% patients, in public and private settings, respectively. In both settings, reasons for changes were mainly lack of efficacy (55.1%) and side effects (49.8%).
Conclusion: Public and private care populations were different but not as much as expected. In both settings, atypical neuroleptics were the predominant drugs used in the treatment of schizophrenia outpatients. The high frequency of drug change for lack of efficacy or side effects demonstrates the difficulties with the use of the present neuroleptic armamentarium.
Mots clés :
Schizophrénie
,
Neuroleptique
,
Patient ambulatoire
,
Secteurs public et libéral
,
Pharmaco-épidémiologie
,
Étude d’utilisation
Keywords: Schizophrenia , Neuroleptic , Outpatients , Public and private settings , Pharmacoepidemiology , Drug utilization study , France
Plan
© 2005 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 53 - N° 6
P. 601-613 - décembre 2005 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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