Infections respiratoires basses communautaires de l'adulte (immunodépression exclue) - 01/01/02
Nicolas Roche : Ancien chef de clinique-assistant
Antoine Rabbat : Praticien hospitalier
Gérard Huchon : Professeur des Universités, praticien hospitalier
Service de pneumologie et réanimation, Hôtel Dieu de Paris, université Paris VI, 1, place du Parvis-Notre-Dame, 75181 Paris cedex 04 France
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Résumé |
Les infections respiratoires basses constituent un problème de santé publique en raison de leur fréquence et de leur gravité potentielle. Elles s'opposent aux infections des voies aériennes supérieures qui surviennent au niveau des voies aériennes sus-glottiques et comportent trois entités : peumonie aiguë communautaire, bronchite aiguë et surinfection de bronchite chronique. Leurs caractères cliniques communs (toux, expectoration, parfois fièvre, douleur thoracique et dyspnée) rendent leur distinction parfois difficile. Celle-ci repose sur certains caractères à la fois sémiologiques : importance des signes généraux ou extrapulmonaires et existence d'un syndrome clinique de consolidation pulmonaire en cas de pneumonie ; biologiques : importance du syndrome inflammatoire ; radiologiques : apparition d'une nouvelle opacité parenchymateuse en cas de pneumonie. Cette distinction, pas toujours aisée en pratique de ville, est pourtant essentielle, compte tenu des différences existant entre les agents étiologiques, l'évolution, le pronostic et le mode de prise en charge. Les pneumonies communautaires sont principalement d'origine bactérienne et la bactérie le plus fréquemment identifiée est « Streptococcus pneumoniae ». Le faible rendement des investigations complémentaires pour le diagnostic étiologique (50 % au plus, quels que soient les moyens mis en oeuvre) fait que la prise en charge de ces infections reste avant tout empirique, basée sur une antibiothérapie précoce prenant en compte les germes habituellement rencontrés. L'âge du malade, ses antécédents, l'écologie régionale, avec les résistances actuelles aux antibiotiques, et la sévérité du tableau clinique, biologique et radiologique constituent les éléments essentiels du choix du mode de prise en charge du malade (hospitalier ou ambulatoire), ainsi que celui du choix de l'antibiothérapie. La réévaluation du traitement à la 48-72e heure est impérative et repose sur ces mêmes données ainsi que sur les résultats éventuels de l'enquête microbiologique.
Les bronchites aiguës du sujet sain sont le plus souvent d'origine virale et ne requièrent pas d'antibiothérapie dans la majorité des cas. Enfin, une origine infectieuse est retrouvée dans environ 50 % des exacerbations de bronchite chronique, les germes le plus fréquemment identifiés étant « Streptococcus pneumoniae », « Haemophilus influenzae » et « Moraxella catarrhalis ». Les critères faisant présumer l'origine infectieuse de l'exacerbation, et donc débuter une antibiothérapie, sont l'existence d'une fièvre associée à une augmentation de la dyspnée, de la purulence et du volume de l'expectoration.
Les recommandations publiées sur la prise en charge des infections respiratoires basses sont d'une aide précieuse au clinicien mais doivent être constamment réévaluées en fonction de l'évolution des résistances bactériennes aux antibiotiques et de l'apparition dans l'arsenal thérapeutique de nouvelles molécules, dont il faut définir la place.
Mots-clés : infections respiratoires basses, bronchite aiguë, bronchite chronique, pneumonie communautaire
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