Décrire le réflexe vestibulo-oculaire de chaque récepteur vestibulaire et expliquer ses variations inter-espèces.

Un modèle d’étude du réflexe vestibulo-oculaire a été mis au point chez le rat après étude tridimensionnelle des récepteurs vestibulaires par micro-CT avec imprégnation au tétraoxyde d’osmium. Chaque récepteur était stimulé par une électrode bipolaire et les mouvements oculaires étaient enregistrés par caméra microscope digital.

La stimulation du récepteur canalaire antérieur entraînait une déviation oculaire homolatérale vers le haut, celle du récepteur canalaire horizontal une déviation horizontale rostrale et celle du récepteur canalaire postérieur une torsion oculaire. La stimulation de l’utricule ou du saccule entraînait des mouvements oculaires de directions variables.

Les mouvements oculaires observés chez le rat sont comparables à ceux déjà décris chez le lapin, le chat et le singe pour les ampoules latérales et supérieures. En revanche pour l’ampoule postérieure on observe une torsion de l’œil chez le rat, mais une torsion associée à un abaissement chez le lapin, une torsion associée à un abaissement chez le chat et un abaissement seul chez le singe.

Ces variations semblent provenir de modification dans l’orientation des muscles oculomoteurs entre ces différentes espèces, plutôt que de variations des voies vestibulo-oculomotrices centrales.

Le réflexe vestibulo-oculaire de l’ampoule postérieure entraîne des mouvements oculaires qui varient selon les espèces de mammifères. Ces variations de mouvement pourraient résulter non pas de l’évolution du système vestibulo-oculomoteur mais plutôt de l’orientation des yeux, favorisant la vision binoculaire ou le champ visuel selon les espèces.