Genetic modification is no longer science fiction. Through CRISPR, genetic modification is rapid, inexpensive, and effective in an unprecedented way. The most controversial application is modifying the human genome so that the modification is inherited to future generations, so-called germline genetic modification. Germline genetic modification must be done at the sex cell or early on in the embryonic stages, before or in conjunction with the start of the existence of a human being. This article focuses on how germline genetic modification affects the identity of the human individual: will the individual become someone else than she would have been if the sex cell or embryo is subject to germline genetic modification? The question is about each human individual's numerical identity over possible worlds, or what the necessary conditions for being the individual one is. The few philosophers who have addressed the question have argued that germline genetic modification entails that another individual comes into existence as a result of that modification. In this article, I argue that this view is a mistake. Rather, germline genetic modification should be seen as analogous to genetic modification of an existing individual, which according to all plausible theories on human identity in most cases would not end the existence of someone. In other words, the person's numerical identity is not affected even though a significant modification has occurred. The metaphysical and normative implications of this argument are also discussed.

Les philosophes sont parfois accusés d’être uniquement préoccupés par des expériences de pensée élevées, mais irréalistes et sans intérêt pratique. Déjà en 1984, Jonathan Glover a écrit un livre pionnier, le premier semestre qui a été consacré à discuter les questions éthiques de la modification génétique des êtres humains. En ce qui concerne les thèses de ce livre, il écrivit plus tard : « Elles semblaient toutes alors très futuristes et j’ai dû convaincre les lecteurs que les questions pourraient un jour devenir pratiques ». Eh bien, nous n’avons plus besoin d’être convaincu : la modification génétique de l’homme n’est plus de la science fiction – c’est de la science. Nous répondrons bientôt aux possibilités et aux limites des méthodes scientifiques actuelles. Il y a une leçon à retenir ici. Il peut être fructueux de considérer, avant qu’elles surviennent, les inventions technologiques qui peuvent altérer notre environnement et notre nature de façon fondamentale. Ainsi, nous serons, si tout va bien, mieux disposés à décider comment adopter ces technologies, voire pas du tout. En tout cas, nous sommes obligés dès maintenant d’examiner les implications métaphysiques et éthiques de la modification génétique de l’homme : ce qu’elle peut faire avec nous, ce que nous devons faire à ce sujet ? La modification génétique est un cas particulier. Par le biais de CRISPR, la modification génétique est rapide, peu coûteuse et efficace d’une manière sans précédent. L’application la plus controversée modifie le génome humain de telle sorte que la modification est transmise aux générations futures, une modification génétique germinale en fait. Une modification génétique de la lignée germinale doit être faite sur la cellule sexuelle ou dès le début dans les stades embryonnaires, avant ou en même temps le début de l’existence d’un être humain. Cet article met l’accent sur l’incidence de la modification génétique germinale sur l’identité de la personne humaine : l’individu deviendra-t-il quelqu’un qu’il aurait été si la cellule sexuelle ou l’embryon n’avait pas subi de modification génétique de la lignée germinale ? La question porte sur l’identité des individus humains dans leurs possibilités, ou les conditions nécessaires pour rester inchangée.