Explorations allergologiques de l'asthme - 01/01/01
Anne Brichet : Chef de clinique-assistant
André-Bernard Tonnel : Professeur des Universités, praticien hospitalier
Clinique des maladies respiratoires, hôpital Albert Calmette, 1, rue du Professeur J Leclerc, 59037 Lille cedex France
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Résumé |
L'asthme est une maladie multifactorielle où interfèrent prédisposition génétique et facteurs d'environnement parmi lesquels les allergènes ont un rôle prépondérant. Dans le développement de la réaction inflammatoire allergique, les trois acteurs principaux sont l'immunoglobuline (Ig)E, les cellules-cibles sur lesquelles se fixe l'IgE via les récepteurs de haute et faible affinité pour l'IgE et l'allergène, ce dernier après pontage avec l'IgE entraînant le déclenchement d'un signal et la libération des médiateurs dans l'environnement des cellules impliquées : mastocytes et basophiles, mais aussi éosinophiles et monocytes-macrophages. L'exploration allergologique présente donc une place essentielle dans le bilan d'un asthme, qu'il s'agisse d'identifier la nature allergique du processus ou au contraire de l'infirmer s'il s'agit d'un asthme non allergique, encore appelé asthme intrinsèque. Elle permet, par la conjonction des données de l'interrogatoire et celles fournies par les tests cutanés, d'identifier le ou les allergènes en cause. L'exploration allergologique cutanée par prick-test ou plus rarement par intradermoréaction est complétée dans certaines circonstances par les tests de provocation (bronchique, nasal, oral). Elle fait aussi appel à la biologie : identification d'une éosinophilie locale ou systémique, dosage des IgE totales et/ou spécifiques, quantification des médiateurs libérés (eosinophil cationic protein [ECP], tryptase, histamine, éventuellement cytokines).
Au cours de l'exploration allergologique, la prééminence va aux tests cutanés confrontés aux données de l'interrogatoire. L'éosinophilie n'a qu'une significativité restreinte. Le recours aux tests de provocation spécifiques (allergène-dépendants) ou non spécifiques est réservé à certains domaines de l'allergologie, où l'apport de la clinique est insuffisant pour affirmer l'origine allergique des manifestations, comme certaines formes à expression respiratoire de l'allergie médicamenteuse ou au cours de l'asthme professionnel.
Pendant ces dernières années, l'éventail des examens biologiques utilisables s'est élargi : tests multiallergéniques, recours aux allergènes recombinants dont la place encore réduite ne fera que croître dans un proche avenir.
Mots-clés : exploration de l'allergie, asthme, pneumallergènes, trophallergènes, prick-tests, immunoglobuline E, test de provocation, éosinophile
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