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Expériences traumatiques et état de stress post traumatique dans la schizophrénie - 19/10/16

Doi : 10.1016/S0013-7006(16)30216-0 
D. Misdrahi
 Centre Hospitalier Charles Perrens, CNRS UMR 5287-INCIA, Université de Bordeaux, France 

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Résumé

RÉSUMÉ

Les patients souffrant de schizophrénie sont particulièrement à risque de développer des syndromes traumatiques ou des états de stress post traumatiques. La prévalence de l’état de stress post traumatique dans la schizophrénie a été estimée à environ 16 %. Cependant, les troubles anxieux et les états dépressifs dans cette population sont sous-estimés dans un système diagnostic hiérarchique qui prévaut dans la pratique clinique habituelle. Les situations traumatismes chez les patients souffrant de schizophrénie peuvent être déclinées de la façon suivante : (i) le vécu traumatique des symptômes psychotiques, (ii) la perception traumatique des soins et (iii) les traumas précoces. Les symptômes psychotiques eux- mêmes comme les hallucinations, les idées délirantes ou la désorganisation peuvent constituer des expériences terrifiantes. Durant un épisode aigu, les patients peuvent être exposés à des traitements coercitifs. L’hospitalisation sans consentement, l’utilisation de techniques d’isolement, de contention ou l’obligation de prendre des traitements sont des situations pouvant être perçues comme traumatiques. Les traumatismes précoces dans l’enfance, abus sexuel, abus physique ou émotionnel, seraient des facteurs de risque supplémentaires de survenue d’un état de stress post traumatique chez les patients exposés à un premier épisode psychotique ou à des traitements coercitifs. Ces expériences traumatiques constituent un obstacle à l’engagement des patients dans les soins et doivent être considérés comme des facteurs de mauvais pronostic. Les recommandations internationales préconisent d’établir avec le patient et de façon concertée des objectifs communs pour le traitement au long cours de la maladie. Ces objectifs devraient être discutés dans un contexte d’informations partagées en lien avec les objectifs personnels du patient pour garantir un traitement au long cours efficace. Impliquer les patients dans une décision médicale partagée permettrait de réduire l’impact traumatique des soins psychiatriques et de renforcer l’engagement thérapeutique. Dans cette revue de la littérature sont explorées les situations multiples en cause dans le vécu traumatique ou l’état de stress post traumatique des patients souffrant de schizophrénie ou d’un premier épisode psychotique. Les conséquences pour le pronostic de la maladie et les implications thérapeutiques sont discutées.

ABSTRACT

The prevalence of PTSD in schizophrenia was estimated around 16 %. Although the prevalence of trauma exposure and post-traumatic stress disorder (PTSD) is high in patients diagnosed with psychotic disorders there is evidence that in routine care both trauma exposure and diagnosis of PTSD are often under- reported. An important reason to explain that anxious or depressive disorders in psychosis were underdiagnosed might be the hierarchical system of diagnosis. Once a psychotic disorder has been diagnosed, other diagnoses are often not considered. Trauma exposure in schizophrenia could be categorized in three domains including early traumatic exposure, trauma associated with symptoms of psychosis and perceived trauma of coercion in psychiatric care. Psychotic symptoms themselves such as hallucinations, delusions, disorganization can be terrifying experiences. During the acute phase, patients can be exposed to coercive treatment. Involuntary hospitalization, use of isolation, restraint or obligation to take psychotropic drugs might lead the patients to perceived traumatic events associated with care. Moreover, previous studies have confirmed that early trauma as sexual abuse, physical abuse or emotional abuse in childhood may be additional risk factors for developing post-traumatic stress disorder in patients exposed to a first psychotic episode or coercive treatment. It is well known that disengagement from treatment is a major concern in psychiatry. Applying informal coercion to psychiatric patients, even when done for the best, seems to contradict the patient- physician relationship that should rely on shared decision-making. International guidelines recommend that the goals of long-term therapy have to be discussed with the patient in the context of adequate background information, as well as her/his personal goals, in order to find a common ground, which will encourage an effective long-term medication strategy. Thus traumatic situations could be an obstacle to sustained engagement in care. Specific interventions can be used to reduce the impact of trauma since it has been demonstrated that treatment of post-traumatic stress disorder in patients with schizophrenia was efficient. Involve patients in a shared medical decision would reduce the traumatic impact of psychiatric care and reinforce therapeutic engagement that is often lacking in this disorder. In this review, events for traumatic experiences or post-traumatic stress disorder in patients with schizophrenia or first episode psychosis are explored. Implications for prognosis and therapeutic interventions are discussed.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Schizophrénie, Traumatisme, État de stress post traumatique, Premier épisode psychotique, Coercition

Keywords : Schizophrenia, Trauma, PTSD, First episode psychosis, Coercion


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