L’antibiothérapie suppressive, une réalité thérapeutique, à propos de 73 cas d’infection de prothèses articulaires - 21/10/16
Suppressive antibiotic treatment, a therapeutical reality - a report on 73 cases of infection of joint prostheses
Résumé |
Introduction |
L’antibiothérapie suppressive par voie orale est une alternative à un traitement curateur médico-chirurgical des infections de prothèse articulaire quand celui-ci est contre-indiqué ou refusé par le patient. L’objectif de cette étude est de décrire les patients éligibles à ce traitement, les modalités thérapeutiques et l’évolution sous traitement.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective incluant les patients ayant une infection de prothèse articulaire documentée traitée par antibiothérapie suppressive.
Résultats |
Entre 2004 et 2014, parmi 828 infections de prothèses articulaires diagnostiquées, 73 patients ont été inclus, d’âge médian de 82ans [46–94]. Le score ASA était supérieur ou égal à 3 pour 73 % d’entre eux. Les bactéries en cause étaient- 24 % de streptocoques (n=17), 21 % de Staphylococcus aureus (n=15 dont 5 SAMR), Staphylococcus epidermidis (n=7 dont 5 SEMR), Staphylococcus lugdunensis (n=5), entérobactéries (n=12), Propionibacterium acnes (n=5), Enterococcus faecalis (n=4), autres (n=8). L’indication de l’antibiothérapie suppressive était pour 48 patients (65 %), un haut risque opératoire, pour 18 (25 %) un refus de la chirurgie et pour 7 un état osseux non favorable à un traitement chirurgical optimal. Douze patients ont été exclus de l’analyse car le suivi a été inférieur ou égal à 3 mois. Les antibiotiques utilisés étaient bêtalactamine (cloxacilline, cefalexine ou amoxicilline) (n=38, 62 %), clindamycine (n=8), cotrimoxazole (n=7), fluoroquinolone ou cycline. Trois patients ont eu initialement un drainage chirurgical non curatif. À la dernière consultation de suivi, (durée médiane de traitement=21,5 mois), l’infection était contrôlée chez 43 (70 %) patients ainsi que la douleur articulaire chez 41 patients, dont 38 patients sous antibiothérapie en cours et 5 patients suivis après arrêt de l’antibiothérapie au bout de 1 à 4ans de traitement. Chez les 18 patients restants, le traitement a été arrêté pour effets secondaires de stade 1 ou 2 (n=6), réouverture de fistule (n=6), nouvelle infection (n=3), douleur non contrôlée (n=1). Deux patients ont finalement accepté un traitement chirurgical curateur. Chez les 24 patients ayant supérieur ou égal à 1 fistule à l’initiation du traitement, 12 ont vu leur(s) fistule(s) se refermer dans un délai maximal de 6 mois.
Conclusion |
L’ABS est une réalité thérapeutique en alternative au traitement curateur notamment chez le patient très âgé. Elle permet un contrôle de l’infection et de la douleur dans plus de deux tiers des patients. Elle mérite d’être comparée à une simple abstention thérapeutique et mieux évaluée au niveau de son impact sur la qualité de vie des patients.
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Vol 102 - N° 7S
P. S113 - novembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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