Foie et poumon - 01/01/98
Hôpital cantonal, hôpitaux universitaires de Genève, CH 1211 Genève 4 Suisse
Résumé |
Le foie et le poumon sont deux organes importants, si l'on considère leur masse cellulaire, leur perfusion sanguine et leur volume. Ils sont évidemment essentiels à la survie de l'organisme si l'on s'attache à leur fonction. Ces deux parenchymes sont en général étudiés indépendamment l'un de l'autre par les spécialistes respectifs de disciplines médicales souvent éloignées, plus par tradition que par réelle réflexion logique. L'objet de cet article sera de décrire les interactions entre ces deux organes en pathologie humaine.
Rappelons que le foie est un organe assez massif : il pèse environ 1 500 g, ce qui représente à peu près 2,5 % du poids corporel. Le parenchyme hépatique reçoit un apport sanguin non négligeable par l'artère hépatique et par la veine porte ; ce débit, au repos, s'élève à 1,5 L/min, soit environ 25 % du débit cardiaque [69] . L'extraction hépatique de l'oxygène est, en conditions normales d'apport, de 40 % [44] . Cet organe est capable de satisfaire ses besoins s'ils sont augmentés, et ce plus par une augmentation du coefficient d'extraction de l'oxygène que par une vasodilatation ou une augmentation du débit des vaisseaux afférents [29] . Environ 75 % du débit sanguin destiné au foie est d'origine portale, mais cette circulation, contrairement à la circulation provenant de l'artère hépatique, ne dispose pas de mécanismes d'autorégulation [46] . Dans ces conditions, au repos toujours, le foie consomme environ 4 à 6 mL/min d'oxygène par 100 g de tissu [44] . Bien entendu, l'apport de sang vers le parenchyme hépatique varie selon les circonstances (état postprandial, exercice, par exemple), ou les situations pathologiques (sepsis, ventilation mécanique, médicaments,...) [29] . Quoi qu'il en soit, le foie est un organe important en volume et en masse, respectable quand on considère ses nombreuses fonctions et actif sur le plan métabolique, si l'on se fonde sur ses besoins en oxygène.
Dans ce chapitre, nous nous attacherons tout d'abord au rôle du foie dans le métabolisme acidobasique, puis aux répercussions sur cet organe de la pathologie pulmonaire, essentiellement le coeur pulmonaire aigu (foie de choc, ou ischémie hépatique). Ensuite, nous envisagerons les conséquences des hépatopathies sur les poumons (syndrome hépatopulmonaire, hypertension artérielle pulmonaire) et le rôle du foie dans le sepsis. Enfin, nous envisagerons les complications pulmonaires de la transplantation hépatique.
Plan
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à ce traité ?