Lésions musculaires et cartilagineuses en course à pied d’ultra endurance, ce que l’orthopédiste doit savoir - 21/10/16
Muscle and cartilage lesions in endurance running - what the orthopedist should know
Résumé |
Introduction |
La pratique de la course à pied et notamment de l’ultra-trail est une discipline sportive en plein essor. À l’heure actuelle, il est difficile d’anticiper l’impact de cette pratique sur la survenue éventuelle de lésions musculaires ou cartilagineuses de surentraînement. L’ultra-trail du Mont Blanc (UTMBo) est l’évènement international d’ultra endurance le plus médiatique (168km et 9600m de dénivelé positif). Le but de notre travail était d’évaluer la prévalence des lésions musculo-cartilagineuses dans cette population.
Méthode |
Il s’agissait d’une étude prospective continue incluant les participants de l’UTMBo. Un questionnaire disponible en 5 langues portant sur les habitudes de vie, les antécédents ostéoarticulaires, le niveau de pratique et la présence de lésions était diffusé à tous les participants. Les données anthropométriques et hygiène de vie étaient rapportées ainsi que l’impact des facteurs de risque sur la survenue de ces lésions.
Résultats |
Neuf cent vingt et un coureurs ont été inclus. Parmi eux, 45,9 % étaient âgé de 41 à 50ans, 53,8 % couraient en moyenne 3 à 7heures par semaine et 39,6 % déclaraient courir en moyenne 30 à 50km par semaine. La prévalence de l’arthrose radiographique était de 79 coureurs (8,6 %). La répartition de l’arthrose différait significativement (p=0,0007) selon les classes d’âges, les antécédents de rupture du pivot central (p=0,0207) et d’entorse du genou (p=0,0368). Après ajustement, la prévalence de l’arthrose n’était pas liée significativement à l’ancienneté de pratique de la course à pied (p=0,307), au kilométrage hebdomadaire (p=0,875) et au volume horaire hebdomadaire (p=0,253). Les facteurs les plus prédictifs d’arthrose en analyse multivariée était l’âge (>60ans (RR=4,95 IC [1,59 15,44] p=0,0005), la présence de douleurs articulaires pendant la course à pied (RR=3,44 IC [2,12–5,58] p<0,0001) ou de gonflement articulaire (RR=1,70 IC [1,04–2,78] p=0,036).
Conclusion |
Il s’agit de la plus vaste étude mondiale de prévalence effectuée sur une population de coureurs d’ultra endurance. Le rôle de la course à pied dans le développement de l’arthrose des membres inférieurs est sujet à de nombreuses controverses. Cependant, notre étude démontre l’absence d’influence néfaste de l’intensité de la pratique sur une population très sportive. En revanche, nous confirmons l’impact négatif des facteurs traumatiques tels que les entorses du genou.
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Vol 102 - N° 7S
P. S186 - novembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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