L’auteur se propose de démontrer que la colère, manifestation émotionnelle négative, joue un rôle important dans la genèse des comportements violents. Il remarque que peu d’études scientifiques sont consacrées aux relations colère–crime.

L’auteur passe rapidement en revue l’histoire des civilisations, du droit pénal et de la psychiatrie pour illustrer son propos. Il rappelle le rôle du système nerveux limbique dans le déclenchement de l’agressivité et du stress ainsi que les relations de la colère avec l’impulsivité, l’irritabilité, la frustration, la dépression, l’anxiété, la haine. Il fait part de sa longue expérience professionnelle en psychiatrie légale.

L’auteur a observé de multiples formes cliniques de la colère chez les criminels violents et il décrit des « colères pathologiques » qui se différencient des colères « normales » comme les ivresses compliquées se différencient des ivresses simples. Dans le DSM-5, l’auteur note que le mot « colère » fait partie des critères diagnostiques, différentiels ou associés dans de nombreuses pathologies. Il cite les diverses catégories de crimes violents où la colère est impliquée dans le passage à l’acte.

Cet état de fait nécessite une évaluation du comportement coléreux chez les agresseurs violents. Des échelles d’évaluation de la crise de colère (anger-state), du caractère coléreux (anger-trait) et du contrôle de la colère (anger-control) sont à la disposition des cliniciens et des experts judiciaires.

La colère, lorsqu’elle est impliquée dans les comportements violents, doit être diagnostiquée et traitée au moyen de programmes thérapeutiques spécifiques. La forte relation entre colère et violence intra- et extrafamiliale doit retenir l’attention des professionnels de la santé mentale.

The author proposes to demonstrate that the negative emotional manifestation of anger plays an important role in the genesis of violent behaviour. He remarks that very few scientific studies have been carried out regarding the relationship between anger and crime.

The author touches briefly upon the history of civilization, criminal law and psychiatry to illustrate his point. He recalls the role of the limbic nervous system in the triggering of aggression and stress as well as the relationships between anger, impulsivity, irritability, frustration, depression, anxiety and hatred. The author refers to his extensive professional experience in forensic psychiatry.

The author observed multiple forms of clinical anger in violent criminals and describes that “pathological anger” differs from “normal” anger in the way that complicated drunkenness can be distinguished from simple drunkenness. The author notes that in the DSM-V the word “anger” is part of the diagnostic criteria, differential or associated, in many pathologies. He cites the various categories of violent crime where anger is involved in the commission of an act.

This situation calls for an assessment of angry behaviour among violent offenders. Assessment scales to facilitate the evaluation of the fit of “rage” (anger-state), the irascible character (anger-trait) an controlling anger (anger-control) are made available to clinicians and forensic experts.

Anger, when it is involved in violent behaviour, must be diagnosed and treated by means of specific therapeutic programs. The strong relationship between anger and violence, within and outside the family, requires the attention of mental health professionals.