Le développement des activités autoérotiques. Une analyse transdisciplinaire et transculturelle - 27/10/16

The development of autoerotic activities. A transcultural and cross-disciplinary summary

Doi : 10.1016/j.sexol.2016.09.002 
S. Wunsch
 École pratique des hautes études (EPHE), 68, rue Lamartine, 33400 Talence, France 

Sous presse. Épreuves corrigées par l'auteur. Disponible en ligne depuis le Thursday 27 October 2016
Cet article a été publié dans un numéro de la revue, cliquez ici pour y accéder

Résumé

L’objectif de cet article est de préciser les facteurs et les caractéristiques du développement des activités autoérotiques, quel que soit le contexte culturel. Pour réaliser cette modélisation, les données neurobiologiques, ethologiques, ethnologiques et cliniques disponibles ont été comparées et synthétisées. On observe qu’apparemment le développement autoérotique dépend principalement des apprentissages provoqués par les stimulations des zones érogènes primaires. Mais ce développement est fortement influencé par les normes culturelles, qui peuvent être éducatives, permissives, restrictives ou répressives. En fonction du contexte culturel, le développement autoérotique peut débuter dès la première année après la naissance, ou être retardé, voire supprimé. En l’absence d’études détaillées tant en neurobiologie du développement que sur des échantillons représentatifs des différents contextes culturels, il est difficile de décrire précisément les phases et les époques du développement de l’autoérotisme. En simplifiant, le développement autoérotique le plus spontané correspondrait à celui décrit dans les contextes permissifs. On observe dans ces contextes que la plupart des garçons commencent à jouer avec leurs organes génitaux vers 6 ou 7 mois, les filles commencent à 10 ou 11 mois. En général, la masturbation – c’est-à-dire une activité intentionnelle et technique (en particulier des mouvements rythmiques…) de recherche du plaisir sexuel – n’est pas observée avant la deuxième ou la troisième année après la naissance. Le plus souvent elle commence à se développer entre le 15e et le 19e mois. Durant la masturbation, les signes de l’excitation incluent des poussées rythmiques du bassin, des sons, des rougeurs au visage et une respiration rapide. Les études déclaratives suggèrent l’existence de sensations érotiques et de type orgastique dès les premières années de la vie. Les activités autoérotiques coexistent avec les activités sexuelles avec des partenaires, mais ces dernières sont généralement préférées. Au fur et à mesure du développement et de l’accumulation des expériences autoérotiques et sexuelles, les activités autoérotiques deviennent plus cognitives et dépendent davantage de l’imagerie érotique. Elles peuvent également être associées à des émotions positives ou aversives, comme la culpabilité, ce qui peut induire des troubles. Fait notable en Occident, en raison des restrictions culturelles à la sexualité entre enfants, les activités autoérotiques apparaissent comme le principal moyen initial du développement sexuel.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

The aim of this article is to identify the different factors and characteristics of the development of autoerotic activities, regardless of the cultural context. To construct the model, all the neurobiological, ethological, ethnological and clinical data available was compared and synthesized. It would appear that autoerotic development is mainly dependent on learning acquired by stimulation of the primary erogenous zones. But this development is strongly influenced by cultural norms that can be either educational, permissive, restrictive or repressive. Depending on the cultural context, autoerotic development can begin as early as the first year after birth, or be delayed, or even eliminated altogether. Given that there are no detailed neurobiological developmental studies, nor of different samples representative of the different cultural contexts, it is difficult to describe with any accuracy the phases and the periods of the development of autoeroticism. Simplistically, the most spontaneous autoerotic development would appear to correspond to that described in permissive contexts. In such contexts, most boys will start playing with their genitals around 6 or 7 months of age, and the girls around 10 or 11 months. In general, masturbation, i.e. an intentional and technical activity (in particular rhythmic movements) in a quest for sexual pleasure, does not take place before the age of 2 or 3 years. Most frequently, it starts to develop between the 15th and the 19th month of age. During masturbation, the signs of arousal include rhythmic thrusts of the pelvis, sounds, redness of the face and fast breathing. Declarative studies suggest the existence of erotic and orgastic sensations as early as the first years of the child's life. Autoerotic activities cohabit alongside sexual activities with partners, but the latter are generally preferred over the former. As the development progresses and the individual accumulates autoerotic and sexual experiences, the autoerotic activities become more cognitive and more dependent on erotical imagery. They can also be associated with positive or aversive emotions such as guilt, which can cause disorders. In the Western world, due to the cultural restrictions on infantile sexuality, autoerotic activities are the main initial means of sexual development.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Autoérotisme, Masturbation, Jeu génital, Orgasme, Sexualité infantile

Keywords : Autoeroticism, Masturbation, Genital play, Orgasm, Infantile sexuality


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