Efficacité de l’ustekinumab dans les dermatoses neutrophiliques associées à la maladie de Crohn - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Les dermatoses neutrophiliques (DN) sont un ensemble de maladies caractérisées par un infiltrat cutané aseptique de polynucléaires neutrophiles, parfois satellites de diverses pathologies inflammatoires, dont les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). La corticothérapie par voie générale et les anti- TNFα font partie des traitements classiquement proposés au cours des DN associées aux MICI. L’ustekinumab (USK), anticorps monoclonal dirigé contre la sous-unité p40 de l’IL-12 et de l’IL-23, est actuellement en cours d’évaluation dans la maladie de Crohn. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’efficacité de l’USK au cours de DN associées à une MICI.
Matériel et méthodes |
Ont été inclus les patients atteints de MICI traitée par USK et suivis dans 2 centres de référence, qui présentaient une DN antérieurement à l’initiation de ce traitement. Les données cliniques et paracliniques ont été recueillies de façon rétrospective à partir des dossiers des patients et des médecins référents. Une revue des cas publiés de DN traitée par USK a été réalisée sur Medline.
Résultats |
Cinq patients ont été inclus : 3 cas de pyoderma gangrenosum (PG), 1 cas de pustulose amicrobienne des plis (PAP) et 1 cas d’un syndrome de Sweet (SS) récidivant. Il s’agissait de 2 hommes et 3 femmes, d’âge médian au diagnostic de la DN de 32 ans. Dans tous les cas, une maladie de Crohn était associée et précédait dans 4 cas l’apparition de la DN avec une durée médiane d’évolution de 9 ans (1–21). Dans un cas (PAP), la DN précédait le diagnostic de maladie de Crohn de 15 ans. L’USK était administré à la dose de 90mg toutes les 8 semaines. Une régression des lésions de DN a été obtenue dans 4 cas : partielle dans 3 cas (1 PAP, 2PG) et complète à 7 semaines dans 1 cas de PG. Une réponse digestive complète était également notée. Dans le cas de SS récidivant, l’USK, en 6e ligne thérapeutique (après échec de la colchicine, du méthotrexate, des anti-TNFα, de la disulone et corticodépendance) ne permettait aucune réponse cutanée malgré une stabilisation digestive.
Discussion |
L’efficacité de l’USK au cours de la maladie de Crohn a déjà été rapportée. Or l’IL-23 a un rôle pro-inflammatoire, notamment dans le recrutement des PNN. Dans 4/5 de nos cas, l’USK a permis une amélioration notable ou une régression complète de la DN. Le patient ayant un SS récidivant chez qui l’USK a été inefficace, était réfractaire à de multiples traitements, et seule une corticothérapie générale itérative à forte dose était efficace. Par ailleurs, 4 cas de DN traitées par USK ont été publiés. Il s’agissait dans tous les cas d’un PG, dans un cas associé à une maladie de Crohn. Une réponse complète a été observée dans les 4 cas.
Conclusion |
L’USK pourrait être une alternative au traitement des DN, et plus particulièrement en cas d’association à une MICI, tout en permettant une stabilisation de la maladie digestive.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Dermatose neutrophilique, Maladie de Crohn, Ustekinumab
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S135 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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