La mise à disposition des biothérapies dans les rhumatismes inflammatoires a permis de diminuer le nombre d’hospitalisations spécifiques. Ces thérapies sont disponibles dans le psoriasis depuis 2006. L’objectif de cette étude était de comparer le nombre de patients hospitalisés pour une poussée de psoriasis avant et après 2008 (période de diffusion des biothérapies 2006–2008).

Les patients éligibles identifiés à partir du code diagnostique dans le PMSI, entre 2003 et 2013, étaient tous hospitalisés pour poussée de psoriasis, dans 2 centres. Le diagnostic de psoriasis était confirmé par l’examen du dossier médical. Les covariables « patient » recueillies étaient l’âge, le sexe, le type de psoriasis, le caractère inaugural ou non de la poussée et les traitements reçus au moment de l’hospitalisation (topiques, traitements conventionnels ou biothérapies). Le critère de jugement était le nombre d’hospitalisations pour psoriasis par trimestre modélisé par un modèle de Poisson et, lorsqu’il était rapporté au nombre de lits, par une régression linéaire segmentée. La saisonnalité a été prise en compte. Des analyses en sous-groupes ont été réalisées selon l’âge, le sexe, le type de psoriasis, le caractère inaugural et le type de traitement.

Mille soixante-quinze séjours (700 patients) ont été inclus. Entre 2003 et 2013, le nombre d’hospitalisations pour une poussée de psoriasis et le taux rapporté au nombre de lit augmentaient significativement et linéairement (rapport du taux d’incidence/trimestre=1,01, IC 95 % [1,00–1,02], p=0,007). Il n’y avait pas de changement sur le nombre d’hospitalisations avant et après 2008. De la même façon, cette augmentation linéaire du nombre d’hospitalisations était vérifiée quels que soient l’âge, le sexe, le type de psoriasis, le caractère inaugural ou non et les traitements conventionnels ou biothérapies. Seuls, le nombre d’hospitalisations de patients sous traitements topiques exclusifs était différent avant et après 2008.

Cette étude souligne une augmentation du nombre d’hospitalisations pour psoriasis progressive au cours du temps, se maintenant après 2008 alors même que les biothérapies étaient largement diffusées et qu’une diminution était attendue. Plusieurs hypothèses permettraient d’expliquer ces résultats. Tout d’abord, une augmentation de l’incidence du psoriasis devant une augmentation apparente des poussées inaugurales depuis 2003, également, un plus grand nombre d’hospitalisations de patients les moins sévères. Cette dernière hypothèse est soutenue par un nombre d’hospitalisation plus importante de patients sous traitements topiques seuls après 2008. Il s’agit de données préliminaires qui doivent être vérifiées sur un nombre plus important de centres.

L’offre thérapeutique plus large dans le psoriasis a probablement augmenté le nombre global de patients hospitalisés.