L’expérience française de l’usage du gel de chlorméthine pour le traitement du mycosis fongoïde : une série rétrospective de 107 cas du GFELC - 23/11/16
Groupe français d’étude des lymphomes cutanés (GFELC)
Résumé |
Introduction |
Le gel de chlorméthine (GC) 160μg/g est un agent alkylant disponible en ATU (autorisation temporaire d’utilisation) pour le traitement du mycosis fongoïde (MF) persistant ou récurrent de stade IA, IB ou IIA. Nous rapportons 107 cas de lymphomes T cutanés (LTC), principalement des MF, traités par GC et en décrivons les effets secondaires (ES) et l’efficacité.
Matériel et méthodes |
Les membres du Groupe français d’étude des lymphomes cutanés (GFELC) ont rempli un questionnaire recueillant des données chez leurs patients traités par GC du 1er décembre 2014 au 31 décembre 2015.
Observations Soixante-quatre hommes (60 %) et 43 femmes (40 %), âgés de 26 à 93 ans (moyenne 62,3 ans) ont été inclus dans cette étude rétrospective multicentrique, incluant 13 centres hospitaliers français. Cinquante-trois patients (50 %) avaient un MF de stade IA, 40 de stade IB (37 %), 6 de stade IIA (6 %) et 8 un autre LTC (7 %). Le diagnostic était étayé par une biopsie cutanée.
Résultats |
Le GC a été appliqué 3jours/semaine (j/s) chez la majorité des patients (91/107, 85 %), 1 à 2 j/s chez 7 % (7/107) et 5 à 7 j/s chez 8 % (9/107). L’usage de dermocorticoïdes (DC) était associé en alternance avec le GC dans 77 % des cas (82/107). Des ES se sont produits dans 43 cas (40 %), le plus fréquemment rapporté était une dermite de contact (DC) allergique et/ou irritative dans 40 cas (37 %) qui a disparu rapidement avec l’arrêt du traitement et l’utilisation de DC. Le GC a été repris dans 12 cas. Le GC a permis d’atteindre des rémissions complètes dans 7 cas (7 %), des rémissions partielles (plus de 50 % de diminution des lésions cutanées) dans 53 cas (50 %). Une stabilité a été observée dans 21 cas (20 %) et une progression dans 12 cas (11 %). Chez 12 cas (11 %), la réponse au traitement n’était pas disponible. Une efficacité de 73,8 % était notée chez les malades traités plus de 180jours. Au 31 décembre 2015, 50 % des patients (54/107) étaient toujours traités par GC, 40 % (43/107) l’avaient arrêté pour diverses raisons, incluant 6 % de rémissions complètes, 21 % de dermites de contact, 12 % de progression de la maladie et 1 % de désir de grossesse. Pour 9 % (10/107) des cas, l’état d’utilisation n’était pas disponible. En moyenne, la durée de traitement était de 162jours (de 3 à 385jours, médiane 140jours).
Discussion |
Cette étude de 107 cas présente des résultats comparables à l’étude randomisée contrôlée multicentrique américaine de 260 cas publiée en 2013 par Lessin et al. Comme dans notre étude, aucun ES grave lié à l’usage du GC n’était rapporté. Une DC était rapportée dans 20 % des cas, contre 23 % dans notre étude malgré une fréquence d’application inférieure dans notre série. Les taux de réponse étaient comparables, 59 % aux États-Unis et 57 % en France puis 77 % et 74 % chez les patients traités plus de 6 mois.
Conclusion |
Le GC est une nouvelle option de traitement topique du MF bien tolérée et efficace. Les dermites de contact sont cependant fréquentes.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Chlorméthine, Effets secondaires, Mycosis fongoïde
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S155 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?