La spectrophotométrie de masse par torche à plasma permettant le diagnostic d’une métallose cutanée et ganglionnaire mimant une infection de prothèse - 23/11/16
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Résumé |
Introduction |
La métallose est définie par une précipitation tissulaire de particules métalliques, pouvant être soupçonnée devant des lésions tissulaires avec ou sans coloration bleu-noir, avec ou sans inflammation à proximité d’une prothèse. La spectrophotométrie de masse par torche à plasma (SMTP) est utilisée pour mesurer des concentrations de métaux sur prélèvement sanguin.
Observations |
Un patient de 62 ans se présentait avec un placard cutané inflammatoire, infiltré et œdémateux, face externe de hanche gauche (image 1) sans fièvre. Depuis 18mois, ce placard avait résisté aux traitements locaux et à une antibiothérapie prescrite car le scanner trouvait une collection autour du psoas en regard d’une prothèse totale de hanche (PTH) gauche posée depuis 9ans et des adénopathies iliaques. Une biopsie du placard montrait un granulome histiocytaire interstitiel et tuberculoïde sans nécrose, sans élément exogène en lumière polarisée et les prélèvements écartent une infection mycosique ou myco-bactérienne. La PTH métal/métal était composée de Chrome (Cr) et Cobalt (Co). Des dosages sanguins montraient des concentrations élevées en Cr : 5,26μg/L (n<0,9μg/l), en Co : 8,1μg/L (n<0,6μg/L). Une SMTP recherchant 11 métaux est réalisée sur 2 biopsies cutanées : une sur le placard et une sur le bras controlatéral (contrôle).
Résultats |
Deux métaux Cr et Co avaient des concentrations supérieures au niveau du placard hanche gauche versus la biopsie témoin : Cr :0,842ng/mg vs. 0,026ng/mg, ratio 32 et Co :0,327ng/mg vs. 0,006ng/mg ratio 62 respectivement. Un changement de prothèse était décidé devant ces résultats suite à la toxicité locorégionale et systémique par la diffusion tissulaire des métaux. Lors de la chirurgie, des infiltrats noirâtres (image 2) et du tissu d’aspect normal péri-prothétique étaient prélevés pour analyse en SMTP et comparaison aux mesures contrôles. Au niveau du tissu noirâtre Cr :5,04ng/mg, ratio 194 et Co :0,83ng/mg, ratio 138 et au niveau du tissu péri-prothétique d’aspect normal Cr :0,91ng/mg, ratio 35 et Co :0,14ng/mL, ratio 23. Une régression des lésions cutanées était observée après le retrait de la prothèse.
Discussion |
Première utilisation de la SMTP, à notre connaissance, pour révéler une surcharge locorégionale en métaux Cr/Co dans les tissus régionaux péri-prothétiques, confirmant une métallose. La disparition des troubles après retrait de prothèse valide cliniquement la pertinence de cette approche. Le diagnostic de métallose cutanée est un diagnostic difficile à confirmer et les décisions qui en découlent avec changement de prothèse sont lourdes.
Conclusion |
La métallose péri-prothétique existe et prend des aspects trompeurs inflammatoires sans couleur métallique. La SMTP confirme la surcharge locorégionale en métaux d’origine prothétique dans les tissus mous et cutanés. La SMTP est un examen très utile pour le diagnostic et pour argumenter la décision de changement de prothèse.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Métallose cutanée, Prothèse articulaire à couple de frottement métal-métal, Spectrophotométrie de masse par torche à plasm
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S161-S162 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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