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Analyse du ganglion sentinelle dans les carcinomes épidermoïdes cutanés à haut risque de la tête et du cou : quelle pertinence clinique ? - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.222 
A. Baeke 1, , D. Mariano Goulart 2, J. Yachouh 3, L. Frison 3, C. Lesage 1, C. Girard 1, B. Guillot 1, O. Dereure 1
1 Département de dermatologie, CHU Saint-Eloi, France 
2 Service de médecine nucléaire, France 
3 ORL, chirurgie cervico-faciale et chir. maxillo-faciale et stomato, CHU Gui-de-Chauliac, Montpellier, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La technique du ganglion sentinelle (GS) d’utilisation courante dans certains cancers a pour objectif d’affiner le bilan d’extension initial et d’améliorer le contrôle loco régional de la maladie, voire la survie globale, en identifiant précocement les formes à risque particulier. L’apport de l’analyse du GS dans le carcinome épidermoïde cutané (CEC), notamment dans les tumeurs de l’extrémité céphalique, reste controversé. Nous rapportons l’expérience de notre centre dans ce sous-groupe particulier de tumeurs.

Matériel et méthodes

Tous les patients ayant bénéficié entre mai 2005 et février 2016 de la technique du GS couplant scintigraphie et chirurgie pour un CEC de l’extrémité céphalique du groupe 2 (à haut risque) selon la classification de la SFD étaient étudiés de façon rétrospective. L’objectif de cette étude était de décrire les résultats de l’analyse du GS et d’établir un lien éventuel entre le statut du GS et l’évolution ultérieure notamment locorégionale de la maladie tumorale afin de déterminer l’intérêt potentiel de cette technique dans l’identification des formes agressives, le suivi des patients et les décisions thérapeutiques.

Résultats

Soixante-six patients ont été inclus (âge moyen 70ans, 57H/9F) dont 20 immunodéprimés (11 hémopathies et 9 greffés d’organe). Le GS a pu être identifié chez 48/66 patients (72 %). Un envahissement ganglionnaire sans rupture capsulaire était présent chez 2/48 patients (4,2 %), tous deux immunosupprimés (LLC) avec curage complémentaire négatif dans ces deux cas. Le 1er patient décédait 20mois plus tard après récidive locale de son CEC, le second a rapidement récidivé sous la forme d’adénopathies sus-claviculaires traitées par radiothérapie puis est décédé 16mois plus tard de complications du CEC. Par ailleurs, 5/48 (10,5 %) présentant GS négatif, ont eu une récidive régionale ganglionnaire (intervalle libre médian de 5,1mois) et 7/48 (14,5 %) une récidive locale. Aucun n’a eu de métastases viscérales.

Discussion

Le taux global d’évolution métastatique dans cette cohorte était de 7/48 (14,6 %) pour ceux ayant un GS analysable, alors que ce dernier n’était initialement envahi que chez 2 d’entre eux. La technique du GS n’a donc pu anticiper cette évolution au-delà du stade local et donc détecter précocement une agressivité particulière dans un nombre significatif de cas. Notre série souligne les difficultés de la procédure pour des tumeurs de l’extrémité céphalique puisqu’elle a été en échec dans 27 % des cas.

Conclusion

La technique du GS paraît peu pertinente en routine dans ce contexte sauf peut-être chez les immunosupprimés où le taux de positivité était meilleur, de 2/20 (10 %) mais sa valeur pronostique indépendante n’est pas assurée dans ce sous-groupe. Par ailleurs, l’étude du GS peut permettre de trancher quant à la nature d’adénomégalies présentes lors du bilan initial chez les patients atteints d’hémopathies lymphoïdes.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Carcinome épidermoïde, Ganglion sentinelle, Immunodépression


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003.


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 143 - N° 12S

P. S186 - décembre 2016 Retour au numéro
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