Tolérance et efficacité de l’ipilimumab chez les patients âgés - 23/11/16
Résumé |
Introduction |
Les mélanomes métastatiques surviennent à tout âge y compris chez des patients parfois très âgés. Parmi les traitements actuellement disponibles, l’immunothérapie, notamment par ipilimumab, peut se discuter. Néanmoins, on peut s’interroger sur la balance bénéfice/risque d’un tel traitement dans cette population, ce d’autant qu’il n’existe pas de donnée dans les essais cliniques dont ils sont exclus.
Matériel et méthodes |
Une étude rétrospective monocentrique incluant tous les patients âgés de plus de 80 ans ayant un mélanome avancé traités par ipilimumab de juin 2010 à mars 2016 et suivis plus de 16 semaines après la 1re cure a été réalisée. L’objectif principal était d’évaluer la tolérance de l’ipilimumab. L’objectif secondaire était d’évaluer son efficacité. Les données suivantes ont été recueillies : état général du patient (statut OMS, score de comorbidités de Charlson, poids, autonomie, albuminémie, taux de lymphocytes), stade de la maladie, tolérance (effets indésirables et leur gestion) et efficacité du traitement (réponse à 12 et 16 semaines, progression, décès).
Résultats |
Vingt-trois patients étaient inclus avec un âge médian de 82 ans [80;90]. Il s’agissait de patients autonomes, non dénutris, ayant peu de comorbidités avec un score OMS médian à 1. L’ipilimumab était la 1re ligne thérapeutique pour 39 % d’entre eux. Seize patients (69,5 %) ont présenté au moins 1 effet indésirable (EI) : 47,8 % de grade 1, 26 % de grade 2, 21,7 % de grade 3 et 4 % de grade 4. Sur les 23 EI décrits, 10 étaient cutanés (50 % de prurit isolé et 50 % d’éruptions maculopapuleuses), 4 étaient une asthénie, 2 une colite, 2 une hépatite et 5 d’autres types. La gestion des EI de grade 3 ou 4 a nécessité : le recours à une hospitalisation (26 % des cas), un geste invasif (17,3 %), une corticothérapie (26 %), un immunosuppresseur ou anti-TNFα (8,6 %), l’arrêt définitif de l’ipilimumab (13 %). La moitié des EI sévères sont survenus chez des patients ayant reçu la séquence anti-PD1-ipilimumab. La médiane de survie globale était de 12 mois avec survenue du décès spécifique dans 52,1 % des cas. La médiane de survie sans progression était de 5 mois. Le contrôle au long cours a été obtenu pour 13 % des patients.
Discussion |
Dans notre série rétrospective de sujets très âgés sélectionnés pour recevoir une immunothérapie, nous n’avons pas mis en évidence de toxicité accrue de l’ipilimumab par rapport aux données de la littérature portant sur des patients plus jeunes (taux d’EI était de 85 % pour Horvat et al.– 298 patients, âge médian de 65ans – et de 72 % dans la méta-analyse de Bertrand et al.). L’efficacité de l’ipilimumab semblait comparable (médiane de survie globale de 11,4 mois dans l’analyse poolée de Schadendorf et al.) avec la limite de notre faible effectif.
Conclusion |
Au vu de ces résultats, il ne paraît pas déraisonnable de discuter l’introduction d’ipilimumab chez des patients âgés sélectionnés au préalable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Ipilimumab, Mélanome, Patients âgés
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S198 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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